Airbus n'a pas pas de problème de liquidités, pas de licenciements à ce stade

reuters.com  |   |  571  mots
Airbus n'a pas pas de probleme de liquidites, pas de licenciements a ce stade[reuters.com]
(Crédits : Stephane Mahe)

PARIS (Reuters) - Airbus discute régulièrement avec l'Etat français de mesures de soutien au secteur, mais le constructeur aéronautique européen dispose d'une trésorerie suffisante pour faire face à la crise provoquée par la pandémie de coronavirus, a déclaré jeudi son directeur général, Guillaume Faury.

"Dans des crises aussi graves et aussi globales, on a besoin des Etats et les Etats ont un rôle absolument essentiel à jouer donc on est en dialogue très fréquent", avec l'Etat français, a déclaré jeudi sur RTL le président exécutif du groupe, Guillaume Faury.

Le constructeur aéronautique européen, qui a sollicité le mois dernier une nouvelle facilité de crédit de 15 milliards d'euros "n'est plus dans un problème de liquidités (mais) dans un problème d'adaptation maintenant à la nouvelle situation" en termes de production et de livraison des avions, alors qu'Airbus a perdu un tiers de son activité industrielle et de ses revenus en quelques semaines, a-t-il expliqué.

A 12h00, le titre progressait de 3,51% à 60,44 euros, enregistrant ainsi la plus forte hausse de l'indice CAC 40 (0,36%), à la suite de cette déclaration jugée rassurante sur le niveau de trésorerie du groupe.

Le ministre français de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire a assuré mercredi que l'Etat français était prêt à aider Airbus "totalement et s'il le faut massivement", en soulignant que l'aide financière apportée à Air France était déjà une forme de soutien à l'avionneur européen.

En effet, si le groupe dispose de suffisamment de ressources pour faire face à la crise sanitaire en cours, "pour qu'on puisse continuer à survivre, nous et la filière, (il faut) qu'on continue à avoir un certain niveau de production et de livraison des avions", a résumé Guillaume Faury.

"Donc la priorité numéro un, c'est de remettre en route le trafic aérien, c'est d'aider les compagnies aériennes qui ont été impactées (...) à survivre à cette situation et reprendre leurs activités", a-t-il dit.

Dans l'immédiat, Airbus a réduit sa production, eu recours au chômage partiel et réduit les dépenses dans certains programmes de développement mais "on n'est pas encore au bout des mauvaises surprises", a prévenu Guillaume Faury en soulignant le "fort niveau d'incertitude" persistant.

"On a perdu un tiers de notre activité industrielle en quelques semaines et donc on a un an ou deux d'activité très réduite" en vue, par conséquent "l'entreprise doit s'adapter au nouvel environnement".

Pour autant, Airbus n'envisage pas de licenciements à ce stade, à la différence de son concurrent américain Boeing, qui a annoncé mercredi une nouvelle réduction de ses effectifs de 10% environ.

Interrogé sur d'éventuels licenciements, Guillaume Faury a observé qu'Airbus "n'en est pas là aujourd'hui" et tente pour l'instant "de comprendre ce qui va se passer dans les mois qui viennent" pour ses clients en évaluant compagnie par compagnie "comment chacun (...) va traverser cette crise et pouvoir reprendre, et à quelle vitesse, ses livraisons d'avions".

Dans une lettre adressée au personnel vendredi dernier, Guillaume Faury demandait aux 135.000 salariés de se préparer à de nouvelles réductions d'effectifs, jugeant que les sombres perspectives découlant de la crise sanitaire pourraient mettre en jeu la survie même du groupe.

(Myriam Rivet et Sudip Kar-Gupta, avec Tim Hepher; édité par Nicolas Delame et Jean-Michel Bélot)