Coronavirus : Accord final à l'Eurogroupe sur la première partie du plan d'aide

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Coronavirus: accord final a l'eurogroupe sur la premiere partie du plan d'aide[reuters.com]
(Crédits : Pedro Nunes)

BRUXELLES (Reuters) - Les Etats membres de la zone euro ont donné vendredi leur aval définitif à la première partie du plan de 540 milliards d'euros élaboré pour aider les plus touchés d'entre eux à faire face aux conséquences économiques la pandémie de coronavirus.

Les 19 ministres des Finances ont approuvé les modalités d'accès aux lignes de crédit à long terme bon marché qui seront mises à disposition via le Mécanisme européen de stabilité (MES).

"Du fait du caractère exceptionnel de la crise, nous avons convenu de conditions financières favorables et adéquates", a déclaré Mario Centeno, président de l'Eurogroupe, à l'issue de la réunion qui s'est déroulée en visioconférence.

"Les Etats membres de l'Eurogroupe se sont entendus vendredi sur une ligne de trésorerie de 240 milliards d'euros pour les états qui le souhaitent afin de faire face aux conséquences de la crise du coronavirus", écrit quant à lui le ministre français de l'Economie et des Finances sur Twitter. "La ligne de crédit du Mécanisme européen de stabilité sera donc opérationnelle le 1er juin", ajoute Bruno Le Maire.

On ignore toutefois si l'Italie, pays où le besoin est le plus urgent, pourra y avoir accès en raison du coût élevé du service de sa dette. Malgré les garanties répétées que les prêts seront accordés sans conditions, de nombreux membres du Mouvement 5 étoiles, membre de la coalition au pouvoir, restent opposés à l'utilisation des prêts du MES, craignant qu'elle ne soit assortie de mesures d'austérité.

"À LA CROISÉE DES CHEMINS"

Le MES, qui a joué un rôle clé dans le sauvetage de la Grèce, de Chypre, de l'Irlande, de l'Espagne et du Portugal pendant la crise de la dette de la zone euro, offrira des lignes de crédit représentant 2% du produit intérieur brut du pays demandeur et jusqu'à 240 milliards d'euros pour l'ensemble de la zone.

Les prêts seront mis à disposition dans les prochaines semaines et resteront disponibles jusqu'à la fin 2022.

Leur échéance sera de dix ans et ils seront accordés à aux taux d'intérêt très bas, voire négatifs, consentis dans le cadre du MES.

Les sommes empruntées pourront être utilisée "pour soutenir le financement national des coûts directs et indirects de soins de santé et de prévention liés à la crise COVID-19", disent les ministres dans un communiqué conjoint.

Les Etats membres doivent encore finaliser les deux autres volets du plan de sauvetage, qui représentent 300 milliards d'euros. Il s'agit d'un programme temporaire de soutien à l'emploi et d'un fonds de garantie qui fournirait des liquidités aux entreprises touchées par la crise. Des accords définitifs sur ces deux points sont attendus avant la fin du mois.

"Nous sommes vraiment à la croisée des chemins. Soit nous sommes en mesure d'avoir une réponse commune forte, mais nous n'y sommes pas encore, soit l'ensemble du projet est en péril", a averti vendredi le commissaire européen à l'Economie, Paolo Gentiloni, appelant à la création à l'automne d'un fonds de redressement distinct.

Les Etats membres restent divisés sur la manière dont ce fonds fonctionnerait et sur l'idée d'accorder des subventions en plus des prêts.

(Francesco Guarascio, version française Jean-Philippe Lefief)