Thyssenkrupp discute d'un rapprochement avec Fincantieri

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Thyssenkrupp discute d'un rapprochement avec fincantieri[reuters.com]
(Crédits : Michaela Rehle)

par Christoph Steitz, Tom Käckenhoff et Sabine Siebold

FRANCFORT/DUSSELDORF/BERLIN (Reuters) - Le groupe allemand Thyssenkrupp étudie plusieurs scénarios de stratégie pour ses activités de construction navale militaire, parmi lesquels celui d'un rapprochement avec l'italien Fincantieri et celui de la constitution d'un "champion" national avec des concurrents allemands, a-t-on appris de source proche du dossier.

Les discussions en cours visent à favoriser des économies d'échelle dans la division Thyssenkrupp Marine Systems (TKMS), qui construit des sous-marins et des bâtiments de surface, un marché très fragmenté et dépendant de décisions politiques, a expliqué cette personne.

Les pourparlers avec Fincantieri portent sur l'hypothèse d'une coentreprise à 50-50 qui réaliserait un chiffre d'affaires combiné de quelque 3,4 milliards d'euros.

Dans ce scénario, le groupe italien, contrôlé par l'Etat italien et qui construit aussi des bateaux de croisière, apporterait ses activités de défense, qui ont généré un chiffre d'affaires de 1,6 milliard d'euros l'an dernier, a-t-on précisé de même source.

Thyssenkrupp s'est refusé à tout commentaire.

Fincantieri a refusé de s'exprimer sur des discussions spécifiques mais un porte-parole a déclaré: "La consolidation de l'industrie de défense européenne reste souhaitable et la coopération de longue date avec l'industrie navale allemande pour la construction de sous-marins représente une opportunité concrète de discuter des futurs scénarios de consolidation."

Thyssenkrupp discute parallèlement avec ses concurrents allemands Lürssen et German Naval Yards Kiel (GNYK) de l'éventualité de constituer un grand acteur allemand du secteur, a dit la source.

L'une des possibilités consisterait à ce que Lürssen achète un peu plus de 50% de GNYK dans un premier temps, Thyssenkrupp ne devant les rejoindre que par la suite, ont précisé deux personnes proches du dossier.

GNYK s'est refusé à tout commentaire. Un porte-parole de Lürssen a dit, comme par le passé, qu'une consolidation aurait du sens face à la concurrence internationale.

"Nous savons qu'il y a des discussions", a dit de son côté Daniel Friedrich, un dirigeant du syndicat IG Metall Kueste.

"L'étape suivante serait une idée européenne. Il faudrait alors discuter des moyens de fonctionner avec des acteurs globaux comme Fincantieri, comme Naval (Group) en France, qui ont non seulement des sites en Europe mais aussi une présence mondiale."

Thyssenkrupp pourrait aussi conserver sa division TKMS, qui a généré sur le dernier exercice fiscal clos un chiffre d'affaires de 1,8 milliard d'euros et un bénéfice d'exploitation ajusté d'un million, a précisé la source.

(Avec Elisa Anzolin, Jan Schwartz et Arno Schuetze, version française Marc Angrand, édité par Jean-Stéphane Brosse)