USA : Pelosi dénonce le limogeage par Trump d'un superviseur du département d'Etat

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Usa: pelosi denonce le limogeage par trump d'un superviseur du departement d'etat[reuters.com]
(Crédits : Jonathan Ernst)

WASHINGTON (Reuters) - Le limogeage par le président Donald Trump du plus haut superviseur du département d'Etat américain "pourrait être illégal" s'il a été décidé en guise de représailles à l'une de ses enquêtes, a déclaré dimanche la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi.

Donald Trump a démis de ses fonctions vendredi l'inspecteur général Steve Linick, le quatrième superviseur que le président républicain des Etats-Unis a limogé depuis début avril, après que le Sénat a prononcé son acquittement à l'issue de son procès en destitution ("impeachment").

"Le président a le droit de limoger tout employé fédéral, mais le fait est que si cela venait à ressembler à des représailles pour une enquête de l'inspecteur général, cela pourrait être illégal", a dit Nancy Pelosi lors de l'émission 'State of the Union' sur la chaîne CNN.

Samedi, les plus hauts représentants démocrates des commissions des Affaires étrangères de la Chambre et du Sénat ont lancé une enquête sur le limogeage de Linick, indiquant qu'ils croyaient savoir que Mike Pompeo avait personnellement recommandé cette mise à l'écart après que l'inspecteur général a ouvert une enquête sur les agissements du secrétaire d'Etat.

Un porte-parole du département d'Etat a confirmé que Linick avait été limogé, sans faire de commentaire sur le rôle de Pompeo dans ce dossier.

Peter Navarro, conseiller de la Maison blanche sur le commerce, a minimisé la portée de cette décision, déclarant que ce que Donald Trump appelle l'"Etat profond" avait causé des problèmes et que les personnes déloyales devaient partir.

"Nous avons eu d'énormes problèmes avec ce que certains appellent 'l'Etat profond' (...) Donc je ne pleure pas ce départ", a-t-il dit dans un entretien à la chaîne de télévision ABC. "Un grand nombre de bureaucrates pensent avoir été élus président et non pas Donald Trump".

Trump et ses alliés avancent de longue date des théories complotistes concernant ce qu'ils dénoncent comme l'"Etat profond", des fonctionnaires de carrière censés être apolitiques mais qui, disent Trump et ses alliés, oeuvrent à nuire au locataire actuel de la Maison blanche.

Les commentaires de Navarro sont de nature à alimenter les tensions avec l'opposition démocrate, laquelle a sonné l'alerte sur ce qu'elle considère comme une habitude de plus en plus pressante de Donald Trump de limoger des superviseurs qu'il voit comme une menace pour sa présidence.

En avril, Trump a limogé un haut superviseur chargé de vérifier l'aide budgétaire apportée par le gouvernement fédéral face à la crise sanitaire liée au coronavirus.

Donald Trump a aussi notifié le Congrès qu'il avait décidé de limoger l'inspecteur général des services du renseignement américains, Michael Atkinson, impliqué dans l'ouverture de la procédure de destitution. Suite au départ d'Atkinson, un groupe bipartisan de sénateurs, dont le républicain Mitt Romney, ont appelé Trump à fournir par écrit des explications sur sa décision.

Plus tôt ce mois-ci, le chef de la Maison blanche a limogé la directrice des services de l'inspecteur général du département de la Santé, Christi Grimm, qu'il a accusée d'avoir monté un "faux dossier" sur les hôpitaux américains faisant face à des pénuries dans la lutte contre l'épidémie de coronavirus.

(Sarah N. Lynch et Doina Chiacu, avec Jonathan Landay; version française Jean Terzian)