Les USA lancent un plan massif de test des vaccins expérimentaux contre le coronavirus

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Les usa lancent un plan massif de test des vaccins experimentaux contre le coronavirus[reuters.com]
(Crédits : Dado Ruvic)

par Julie Steenhuysen

CHICAGO (Reuters) - Les Etats-Unis travaillent sur un programme de tests massif d'une demi-douzaine de vaccins expérimentaux contre le coronavirus auquel pourraient participer plus de 100.000 volontaires, a-t-on appris auprès de chercheurs associés à cette initiative.

L'objectif est d'accélérer la recherche pour disposer d'ici la fin de l'année d'un vaccin sûr et efficace contre le SARS-CoV-2 en testant sur un échantillon de 20.000 à 30.000 personnes les vaccins potentiels, ou "candidats vaccins", ayant démontré leur innocuité lors d'essais préliminaires en format beaucoup plus réduit.

"Si on ne voit pas de problème de sécurité, on continue", a déclaré à Reuters le Dr Francis Collins, directeur des Instituts nationaux de la santé (NIH).

Le vaccin potentiel développé par le laboratoire américain de biotechnologies Moderna en partenariat avec les NIH sera le premier à être testé dans le cadre de ce programme à partir de juillet, a-t-il précisé.

Il pourrait être suivi rapidement par celui que tentent de mettre au point l'université britannique d'Oxford et AstraZeneca

Les candidats vaccins de J&J, Sanofi et Merck pourraient être testés à leur tour cet été une fois achevés les essais cliniques de phase 1.

Le vaccin candidat de Moderna est déjà en phase d'essais cliniques sur des cobayes humains. Ceux de Johnson & Johnson, Sanofi et Merck sont un mois ou deux derrière, a précisé le Dr Collins.

D'autres vaccins potentiels pourraient venir s'ajouter à la liste.

"SI TOUTES LES ÉTOILES SONT ALIGNÉES"

L'idée est de ramener à une durée de quelques mois seulement un processus qui prend généralement dix ans, illustration de l'urgence de la crise sanitaire qui a paralysé des pans entiers de l'économie mondiale.

Pour y parvenir, indiquent ces chercheurs, les laboratoires ont accepté de partager leurs données et d'ouvrir leurs réseaux d'essais cliniques à leurs concurrents si leur propre "candidat vaccin" échoue.

Afin d'obtenir une réponse plus rapidement, ces vaccins seront en outre testés parmi des professionnels du secteur de la santé et des membres de communautés où le virus se répand toujours afin de voir si les injections réduisent l'apparition de nouveaux cas.

Au total, entre 100.000 et 150.000 personnes pourraient être impliquées dans cette initiative, a précisé le Dr Larry Corey, spécialiste des vaccins au centre anticancéreux Fred Hutchinson de Seattle, qui participe à la mise en place de ces essais.

Le programme comporte une part de risque, certaines questions liées à l'innocuité des vaccins pouvant n'apparaître qu'en fin de parcours, lors d'essais à grande échelle.

Mais selon les estimations, un vaccin à haute efficacité pourrait être testé en à peine plus de six mois, ajoute le Dr Corey.

"Si toutes les pièces s'emboîtent bien et si toutes les étoiles sont alignées, on pourrait avoir un vaccin d'ici décembre ou janvier", a déclaré le Dr. Anthony Fauci, directeur de l'Institut national des allergies et des maladies infectieuses rattaché au NIH.

(version française Nicolas Delame et Henri-Pierre André)