Le président kosovar Hashim Thaçi accusé de crimes de guerre

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Hashim thaci accuse de crimes de guerre[reuters.com]
(Crédits : Hannibal Hanschke)

PRISTINA (Reuters) - Le Bureau du procureur spécial sur le Kosovo (SPO), qui siège à La Haye, a annoncé mercredi la mise en accusation de l'actuel président du Kosovo et ancien chef de la guérilla Hashim Thaçi pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité entre 1998 et 2000, dont une centaine de meurtres.

Dans un communiqué, le bureau précise que a décision est "le fruit d'une longue enquête" et qu'il est en mesure de "prouver toutes les charges au-delà du doute raisonnable".

Elu président du Kosovo en 2016, Hashim Thaçi a été l'un des chefs de l'Armée de libération du Kosovo (UCK) pendant l'insurrection de 1998-2000 contre les forces de Belgrade dans l'ancienne province serbe.

D'autres personnes parmi lesquelles l'ex-président du Parlement kosovar Kadri Veseli sont concernées par cette mise en accusation.

Hashim Thaçi et Kadri Veseli, écrit le SPO, sont soupçonnés d'avoir "mené une campagne clandestine pour invalider la loi créant le tribunal et entraver le travail de la cour pour s'assurer qu'ils ne seraient pas traduits en justice".

Les chambres spécialisées pour le Kosovo et le bureau du procureur spécial ont été créés en 2015 après la dissolution du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie. Financées par l'Union européenne, elles dépendent du droit kosovar mais sont composées de magistrats internationaux.

Elles ont été instaurées pour enquêter sur les crimes présumés commis par l'UCK pendant la guerre de 1998-2000 qui a conduit à la proclamation d'indépendance unilatérale du Kosovo en 2008.

Hashim Thaçi est attendu en fin de semaine aux Etats-Unis pour une session de négociations visant à normaliser les liens entre le Kosovo et la Serbie, qui ne reconnaît toujours pas l'indépendance de son ancienne province, contrairement à de nombreux autres pays.

(Fatos Bytyci; version française Jean-Stéphane Brosse, édité par Jean-Michel Bélot)