Kosovo : Le président Thaçi rejette les accusations de crimes de guerre

reuters.com  |   |  304  mots
Kosovo: le president thaci rejette les accusations de crimes de guerre[reuters.com]
(Crédits : Laura Hasani)

PRISTINA (Reuters) - Le président du Kosovo, Hashim Thaçi, a rejeté lundi sa mise en accusation pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité pendant l'insurrection de 1998-2000, déclarant qu'il ne démissionnerait pas à moins qu'un juge confirme la tenue d'un procès.

Le Bureau du procureur spécial sur le Kosovo (SPO), qui siège à La Haye, a annoncé la semaine dernière l'inculpation de Thaçi, qui fut l'un des chefs de la guérilla, pour meurtres, enlèvements, persécution et torture.

"J'ai peut-être commis des erreurs politiques en temps de paix, mais des crimes de guerre, jamais !", a déclaré le président, élu en 2016, lors d'une allocution télévisée.

Hashim Thaçi, de même que l'ancien "speaker" du Parlement, Kadri Veseli, a été l'un des chefs de l'Armée de libération du Kosovo (UCK) pendant l'insurrection de 1998-2000 contre les forces de Belgrade dans l'ancienne province serbe. Veseli a aussi rejeté toutes les accusations le visant.

Il appartient désormais à un juge de décider si le dossier bâti par le SPO est suffisamment étayé pour justifier la tenue d'un procès contre Thaçi, accusé de plus d'une centaine de meurtres, et les autres personnes inculpées par le SPO. Cette décision n'est pas attendue avant plusieurs mois.

"Si l'inculpation est confirmée, je démissionnerai immédiatement et ferai face aux accusations", a dit Thaçi lors de son allocution.

Les chambres spécialisées pour le Kosovo et le bureau du procureur spécial ont été créés en 2015 après la dissolution du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie. Financées par l'Union européenne, elles relèvent du droit kosovar mais sont composées de magistrats internationaux.

(Fatos Bytyci; version française Jean Terzian)