(Reuters) - La justice iranienne a confirmé en appel la condamnation de l'universitaire franco-iranienne Fariba Adelkhah à une peine de cinq ans de prison pour atteinte à la sécurité nationale, a rapporté mardi l'agence de presse Mizan.
Anthropologue et directrice de recherche au Centre de recherches internationales (CERI) de Sciences Po, elle a été arrêtée en juin 2019. Elle a été condamnée en mai à un total de six ans de prison, cinq pour collusion en vue d'attenter à la sécurité nationale et un an supplémentaire pour propagande contre la République islamique.
L'Iran, qui ne reconnaît pas sa double nationalité, a rejeté les nombreux appels de la France en faveur de sa libération.
"La cour d'appel a confirmé la peine de cinq ans de prison d'Adelkhah", a déclaré le porte-parole des services judiciaires iraniens, Gholamhossein Esmaili, cité par Mizan.
"Bien sûr, elle a une autre condamnation qui est d'un an et demi mais, considérant le temps qu'elle a passé en prison, elle effectuera seulement cinq ans au total", a-t-il ajouté.
Fariba Adelkhah, qui est âgée de 60 ans, a été arrêtée avec un autre chercheur français, son compagnon Roland Marchal, qui a été libéré en mars dernier.
A Paris, le Quai d'Orsay a "condamné cette décision des autorités iraniennes qui persistent à détenir Mme Fariba Adelkhah malgré l'absence d'élément sérieux ou de fait établi, dans un objectif exclusivement politique". "Nous restons déterminés à obtenir la libération de notre compatriote", a ajouté un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Dans un communiqué, son comité de soutien en France exprime son "indignation la plus forte" après cette "décision inique".
"Face à cette parodie de justice, nous continuons à demander la libération inconditionnelle et immédiate de notre collègue, et ce d'autant plus fermement que la reprise de l'épidémie de Covid-19 en Iran met en danger sa santé, et même sa vie, compte tenu de son affaiblissement à la suite de la grève de la faim de 49 jours qu'elle a suivie de décembre 2019 à février 2020", poursuit-il, appelant le président de la République Emmanuel Macron et le ministère des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian "à continuer à tout mettre en oeuvre pour obtenir la libération de Fariba".
(Parisa Hafezi, avec Babak Dehghanpisheh et John Irish à Paris; version française Bertrand Boucey et Henri-Pierre André, édité par Blandine Hénault et Jean-Philippe Lefief)