Un ex-journaliste arrêté en Russie pour espionnage au profit de l'Otan

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Un ex-journaliste arrete en russie pour espionnage au profit de l'otan[reuters.com]
(Crédits : Evgenia Novozhenina)

MOSCOU (Reuters) - Les forces de sécurité russes ont interpellé mardi un ancien journaliste travaillant comme collaborateur à l'agence spatiale russe, qu'elles accusent d'avoir transmis des secrets militaires à un pays membre de l'Otan, non identifié.

Ivan Safronov, qui a notamment travaillé pour le quotidien économique Kommersant, a été arrêté par des agents du FSB (Service fédéral de sécurité) devant son appartement de Moscou.

L'ancien journaliste, qui couvrait les questions de défense pour deux journaux nationaux, a rejeté les accusations à son encontre pendant son interrogatoire, rapporte l'agence Tass.

Ivan Safronov risque jusqu'à vingt ans de prison s'il est reconnu coupable. Son procès devrait se dérouler à huis clos.

"Safronov, travaillant pour le compte des services de renseignement d'un des membres de l'Otan, a récolté et transmis à ses représentants des secrets d'Etat et des informations sur la coopération technico-militaire et sur la défense et la sécurité de la Fédération de Russie", a déclaré le FSB.

Dans un éditorial, les journalistes de Kommersant ont jugé que les accusations portées à son encontre semblaient absurdes, Safronov étant selon eux un "bon patriote".

L'avocat de l'ancien journaliste, Oleg Elisseïev, a dit ne pas avoir pu prendre contact avec son client.

Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, a dit ne pas croire que les charges visant Safronov soient liées à son travail de journaliste.

L'agence spatiale russe a de son côté précisé que Safronov n'avait pas accès à des informations secrètes.

L'an dernier, selon l'agence Tass, le parquet russe a songé à engager des poursuites contre Kommersant pour divulgation d'un secret d'Etat.

Le portail d'informations russe The Bell a par la suite rapporté qu'un article auquel Safronov avait collaboré et qui évoquait la vente à l'Egypte de Soukhoï SU-35 russes avait disparu du site internet du quotidien. Washington avait menacé Le Caire de sanctions en cas de conclusion de cet accord.

(Andrew Osborn, Alexander Marrow, version française Jean-Stéphane Brosse, édité par Blandine Hénault)