France : Villeroy préconise une politique fiscale stable

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France: villeroy preconise une politique fiscale stable[reuters.com]
(Crédits : Charles Platiau)

PARIS (Reuters) - Le gouvernement doit rebâtir la confiance dans l'économie d'après-crise en réduisant les dépenses plutôt que par de nouvelles baisses d'impôts, tout en contrôlant le niveau de la dette publique, a déclaré jeudi le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau.

Dans sa lettre annuelle au président de la République, Emmanuel Macron, le gouverneur de la banque centrale observe que les ménages français ont accumulé 100 milliards d'euros d'épargne supplémentaire - 4% du PIB - pendant les deux mois de confinement au printemps, faute de pouvoir consommer dans les magasins ou les restaurants.

Mais pour que cet argent se diffuse dans l'économie et contribue au redressement, François Villeroy juge que les ménages ont besoin de visibilité sur les impôts.

"Il pourrait s'agir d'une garantie de stabilité fiscale sur plusieurs années: la France n'a par ailleurs pas les moyens de financer de nouvelles baisses d'impôts, après celles initiées ces dernières années."

Le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire a indiqué que le plan de relance qui sera présenté à la fin de l'été comprendrait la baisse de toute une série de taxes payées par les entreprises en supplément de l'impôt sur les bénéfices.

Alors que la crise du coronavirus devrait faire grimper cette année la dette publique en France à 120% du produit intérieur brut, contre 100% initialement, le gouverneur de la Banque de France, par ailleurs membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), a déclaré que le maintien des dépenses publiques à un niveau stable était indispensable pour ramener la dette à ses niveaux d'avant-crise.

"C'est sur notre niveau de dette que se jouera in fine le statut de la France en Europe", poursuit-il dans sa lettre.

"La sagesse collective recommande donc de ne pas dépasser les 120%. A defaut, à mesure que notre dette progresserait plus vite que celle de l'Allemagne, la confiance des investisseurs diminuerait, et la France 'glisserait' davantage vers le Sud de l'Europe."

(Leigh Thomas; version française Jean-Stéphane Brosse, édité par Henri-Pierre André)