Rolls-Royce a consommé plus de 3 milliards d'euros de trésorerie au premier semestre

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LONDRES (Reuters) - Le motoriste britannique Rolls-Royce a fait savoir jeudi que sa trésorerie avait diminué de 3 milliards de livres sterling (3,35 milliards d'euros) au premier semestre en répercussion de la crise du coronavirus sur le trafic aérien et a prévenu s'attendre à une nouvelle sortie de liquidités d'un milliard de livres sur la seconde moitié de l'année.

Le directeur général du groupe, Warren East, a indiqué examiner les options pour renforcer son bilan et précisé que le motoriste disposait encore de 8,1 milliards de livres de trésorerie à la fin du premier semestre.

"La pandémie de coronavirus est un choc sans précédent pour l'aviation civile, qui va mettre plusieurs années à s'en remettre", a-t-il affirmé.

"Au cours du premier semestre, les heures de vols des avions gros porteurs, pour lesquelles nous sommes rémunérés dans le cadre de contrats d'entretien, ont été deux fois moins nombreuses que l'an dernier", a expliqué le dirigeant.

Rolls-Royce, qui fournit notamment Boeing et Airbus en moteurs d'avions, a déclaré qu'il prévoyait une sortie nette de trésorerie d'environ 4 milliards de livres sterling (4,46 milliards d'euros) sur l'ensemble de l'exercice.

Sur le seul premier semestre, les flux sortants de trésorerie disponible reflètent une baisse de 1,1 milliard de livres (1,2 milliard d'euros) des recettes issues des livraisons et des heures de vol des moteurs de Rolls-Royce.

L'ingénieur aérien enregistre également un impact ponctuel du même montant sur l'affacturage qui, jusqu'à présent, lui permettait de disposer d'un financement anticipé de ses opérations.

L'entreprise, qui a annoncé la suppression de 9.000 postes pour s'adapter à la crise que traverse le secteur aérien, a précisé que la restructuration génèrerait une rentrée de trésorerie d'au moins 750 millions de livres sterling (836,3 millions d'euros) en 2022.

A la Bourse de Londres, l'action Rolls-Royce chutait à la mi-journée de 8,86% et pénalisait l'indice londonien FTSE en repli de 0,61%.

Pour les analystes de JPMorgan, les annonces de Rolls-Royce sont "bien pires que prévu".

"S'il devait y avoir une deuxième vague de COVID-19 ou une reprise plus lente que prévu, alors il est très probable, à notre avis, que le gouvernement britannique doive intervenir pour sauver Rolls-Royce", préviennent-ils.

(Paul Sandle; version française Juliette Portala, édité par Blandine Hénault)