Les marchés n'ont plus peur d'une large victoire démocrate, dit-on chez Invesco

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Les marches n'ont plus peur d'une large victoire democrate, dit-on chez invesco[reuters.com]
(Crédits : Tom Brenner)

PARIS (Reuters) - Longtemps inquiets par la perspective d'une large victoire démocrate à l'élection présidentielle américaine du 3 novembre, les marchés financiers le sont moins désormais en raison notamment de la plus forte probabilité d'un soutien budgétaire important et rapide en cas de net succès de Joe Biden, dit-on chez Invesco.

"La mentalité des marchés est en train de changer", a déclaré mercredi Kristina Hooper, responsable globale de la stratégie de marché pour la société de gestion, lors d'une conférence en ligne.

"La raison pour laquelle nous avons vu la confiance dans les actions se renforcer récemment est l'augmentation dans les sondages de la possibilité d'une large victoire démocrate qui conduirait à un programme de soutien budgétaire plus important début 2021", a-t-elle ajouté.

L'importance du vote par correspondance dans le contexte de la pandémie de coronavirus signifie que le résultat du scrutin risque de ne pas être connu dans l'immédiat, a dit Kristina Hooper.

"La question de savoir si les Américains accepteront le verdict des urnes se pose", a-t-elle poursuivi en soulignant les risques de fraude évoqués par Donald Trump et redoutés par nombre des partisans du président sortant.

"Nous ne savons pas comment les marchés y réagiront", a-t-elle dit. "Il pourrait y avoir des tensions, ce qui entraînerait de la volatilité, mais cela n'aurait probablement pas d'impact majeur sur les marchés actions."

Kristina Hooper a appuyé ses propos en évoquant l'année 1968, qui avait été marquée par les assassinats de Martin Luther King et de Robert Kennedy ainsi que par de violentes émeutes dans plusieurs villes américaines.

"Il y avait certes eu de la volatilité mais les marchés actions américains avaient terminé l'année sur une performance positive", a-t-elle dit avant de souligner que, cette année-là, les actifs financiers n'étaient pas soutenus par une stimulation massive de la part de la Réserve fédérale.

Si la victoire de Joe Biden pourrait se traduire par un alourdissement de la fiscalité pour les entreprises, elle offrirait la promesse, du point de vue des marchés, d'une politique commerciale plus traditionnelle et d'une approche moins tendue des relations avec la Chine, a encore dit la stratège d'Invesco.

(Patrick Vignal, édité par Bertrand Boucey)