La Thaïlande s'apprête à lever l'état d'urgence pour calmer les manifestants

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La thailande s'apprete a lever l'etat d'urgence pour calmer les manifestants[reuters.com]
(Crédits : Athit Perawongmetha)

par Panarat Thepgumpanat et Patpicha Tanakasempipat

BANGKOK (Reuters) - Le Premier ministre thaïlandais, Prayuth Chan-ocha, a déclaré mercredi que son gouvernement s'apprêtait à lever les mesures d'urgence imposées la semaine dernière à Bangkok et que le conflit avec les manifestants réclamant notamment sa démission devrait être réglé au Parlement.

L'instauration de ces mesures d'urgence jeudi a provoqué de vastes manifestations, les plus importantes en trois mois, depuis que les protestataires exigent le départ de Prayuth Chan-ocha et des réformes visant à limiter les pouvoirs du roi Maha Vajiralongkorn.

"Je ferai le premier pas pour désamorcer cette situation. Je me prépare actuellement à lever l'état d'urgence à Bangkok et je le ferai rapidement s'il n'y a pas d'incidents violents", a dit le chef du gouvernement dans un discours à la nation.

Les mesures d'urgence interdisent notamment les rassemblements politiques de cinq personnes ou plus et la publication d'informations jugées menaçantes pour la sécurité.

Les manifestants réclament une nouvelle Constitution pour remplacer la loi fondamentale élaborée par la junte militaire qui a pris le pouvoir lors d'un coup d'Etat en 2014. Prayuth Chan-ocha est devenu chef d'un gouvernement "civil" depuis des élections en 2019.

Au moment où le Premier ministre s'exprimait, des dizaines de milliers de manifestants ont défilé vers le siège du gouvernement pour se faire de nouveau entendre.

"Ce n'est pas suffisant. Il doit démissionner", a déclaré Too, âge de 54 ans, dans la manifestation.

Tattep Ruangprapaikitseree, un des leaders de la contestation, a lui aussi réclamé à nouveau la démission du Premier ministre tout en admettant que les revendications des contestataires puissent être débattues au Parlement.

"Prayuth doit d'abord démissionner et c'est la chose la plus simple à faire", a-t-il dit.

(Avec Orathai Sriring; version française Claude Chendjou, édité par Bertrand Boucey)