Plus de 871 milliards d'euros de prêts concernés par les mesures anti-crise, dit l'ABE

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Plus de 871 milliards d'euros de prets concernes par les mesures anti-crise, dit l'abe[reuters.com]
(Crédits : Nacho Doce)

par Huw Jones

LONDRES (Reuters) - Les mesures adoptées dans l'Union européenne depuis le début de la crise du coronavirus ont bénéficié à des prêts bancaires dont le montant total atteint 871 milliards d'euros, a déclaré vendredi l'autorité européenne du secteur.

Ces mesures sont pour l'essentiel des moratoires, des reports d'échéances et des garanties publiques.

Environ 17% des prêts concernés étaient classés fin juin au "stade 2" auquel les banques sont censées commencer à provisionner des pertes potentielles, une proportion plus de deux fois supérieure à celle enregistrée pour l'ensemble des portefeuilles de prêts, précise l'évaluation de l'Autorité bancaire européenne (ABE).

"Les banques doivent rester vigilantes et évaluer en continu la qualité des actifs de ces expositions", ajoute-t-elle.

C'est à Chypre, en Hongrie et au Portugal que la part des prêts concernée par les mesures de soutien est la plus élevée alors que les montants les plus importants concernent la France, l'Espagne et le Portugal.

Le montant affiché de 871 milliards d'euros représente 6% des encours globaux de prêts des banques sur lesquels porte le recensement de l'ABE, soit 130 établissements au total. Les moratoires concernent 16% des prêts aux petites et moyennes entreprises, 13% des prêts au secteur de l'immobilier et 7% des crédits hypothécaires, précise-t-elle.

L'ABE évoque le risque d'un effet de "falaise" ("cliff edge") à l'expiration de ces moratoires, qui pourrait se traduire par une augmentation marquée du niveau des créances à risque.

Elle note aussi que la deuxième vague de la pandémie a déjà conduit certains pays à prolonger des moratoires au-delà de la fin de l'année, mais elle avertit que "la poursuite ou la persistance des moratoires peut aussi avoir pour effet secondaire un risque systémique potentiel pour la stabilité financière" en favorisant chez les emprunteurs "une culture du non-remboursement".

L'ABE doit publier le 11 décembre les résultats de son "exercice de transparence", qui incluront des données détaillées banque par banque.

(Marc Angrand)