Trump a condamné l'assaut du Capitole sous la pression de ses conseillers

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Trump a condamne l'assaut du capitole sous la pression de ses conseillers[reuters.com]
(Crédits : Stephanie Keith)

par Steve Holland et Matt Spetalnick

WASHINGTON (Reuters) - Donald Trump s'est résolu à condamner les violences survenues au Capitole et à lancer un appel au calme aux Etats-Unis sous la pression de ses plus proches conseillers, dont certains ont avancé le risque d'une destitution ou d'une responsabilité juridique pour l'envahissement du siège du Congrès par ses partisans, a-t-on appris vendredi de deux sources proches du dossier.

Dans un message vidéo diffusé jeudi soir, le président sortant des Etats-Unis a admis que son adversaire démocrate Joe Biden allait lui succéder à la Maison blanche le 20 janvier.

Il a aussi condamné l'envahissement du Capitole mercredi par ses partisans, devant lesquels il venait une nouvelle fois de contester le résultat de l'élection du 3 novembre en dénonçant des fraudes sans apporter de preuves.

Ces violences ont coûté la vie à cinq personnes, dont un membre de la police du Capitole qui a succombé à ses blessures.

Sa fille Ivanka Trump et son gendre Jared Kushner, qui sont aussi ses conseillers, Stephen Miller, qui rédige ses discours, son assistant Pat Cipollone, le secrétaire général de la Maison blanche Mark Meadows et son attachée de presse Kayleigh McEnany ont tous insisté auprès de Donald Trump pour qu'il désapprouve explicitement les violences, ont dit les sources.

Le conseiller à la sécurité nationale Robert O'Brien fait lui aussi partie des principaux collaborateurs du président sortant lui ayant fait savoir qu'il devait condamner sans équivoque les événements du Capitole, a dit l'une des sources.

On ignore cependant si Robert O'Brien s'est adressé directement à Donald Trump ou s'il est passé par un intermédiaire.

Robert O'Brien a songé à démissionner après l'assaut du Capitole mais il en a été dissuadé par d'anciens membres du conseil à la sécurité nationale qui l'ont exhorté à rester en poste pour tenter de maintenir une certaine stabilité au sein de l'administration dans les derniers jours avant son renouvellement.

D'après une source, les conseillers de Donald Trump l'ont incité à condamner ces violences en l'avertissant qu'une procédure de destitution était déjà en train de se préparer et que certains membres de son cabinet discutaient d'un éventuel recours au 25e amendement de la Constitution des Etats-Unis, qui permet de déclarer un président inapte à exercer ses fonctions.

Certains ont même avancé que sa responsabilité juridique pourrait être engagée, a dit cette source.

D'après un responsable haut placé au sein de l'administration, le vice-président Mike Pence s'oppose au recours au 25e amendement à moins de deux semaines de la fin du mandat présidentiel.

Mike Pence s'est rendu vendredi à la Maison blanche mais on ignore s'il rencontrera Donald Trump, les deux hommes étant en froid malgré la fidélité du vice-président pendant quatre ans. Des sources ont rapporté que Donald Trump avait vivement reproché cette semaine à son vice-président, lors d'un face-à-face tendu, son refus de bloquer la certification des résultats de la présidentielle par le Congrès.

(version française Bertrand Boucey)