Privé de Twitter, Donald Trump, isolé, face à la menace de destitution

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(Crédits : Joshua Roberts)

WASHINGTON (Reuters) - A quelques jours de la fin de son mandat, le président américain Donald Trump, privé de Twitter et lâché par un nombre croissant de responsables républicains, fait face à une nouvelle tentative des Démocrates de le démettre de ses fonctions après avoir incité ses partisans à envahir le Capitole.

Les élus démocrates de la Chambre des représentants déposeront lundi une procédure de destitution visant Donald Trump, a fait savoir sur Twitter leur représentant Ted Lieu.

La présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, la plus haute responsable démocrate au Congrès, a menacé Donald Trump de destitution à moins que ce dernier ne démissionne "immédiatement", une décision que le président américain est peu susceptible de prendre.

Nancy Pelosi a également demandé à des membres de la Chambre des représentants de préparer un projet de loi visant à invoquer le 25ème amendement de la constitution américaine qui permet de révoquer un président inapte de remplir ses fonctions.

Donald Trump "a fait quelque chose de si grave (...) qu'il devrait y avoir des poursuites contre lui", a déclaré Nancy Pelosi à la chaîne de télévision CBS selon un extrait de l'interview.

Les efforts se sont intensifiés pour tenter d'écarter Donald Trump de la Maison Blanche.

Les Démocrates ont pressé le vice-président Mike Pence à envisager le recours au 25ème amendement, mais un de ses conseillers a déclaré qu'il s'opposait à cette idée.

Les forces de l'ordre ont évacué mercredi le Capitole envahi dans l'après-midi par des centaines de partisans de Donald Trump qui sont parvenus à interrompre la procédure de certification qui devait aboutir à l'officialisation de la victoire de Joe Biden à l'élection présidentielle de novembre dernier.

Galvanisés par l'intervention de Donald Trump lors d'une manifestation organisée à Washington, des centaines de contestataires ont franchi le maigre cordon de sécurité qui protégeait le bâtiment où se réunissaient les élus américains qui ont, dans la foulée, interrompu leurs travaux.

Pour Joe Biden, qui a remporté l'élection du 3 novembre avec 7 millions de voix d'avance, le comportement des manifestants était sans contestation possible "à la limite de la sédition".

"Ce n'est pas une manifestation, c'est une insurrection", avait alors déclaré l'ancien vice-président.

Le pape François a samedi condamné l'assaut contre le Capitole, estimant qu'il s'agissait d'un "assaut contre la démocratie et contre le bien commun".

Samedi, des agents fédéraux ont arrêté deux autres émeutiers du Capitole et un élu démocrate a appelé les opérateurs de téléphonie mobile à conserver les contenus des réseaux sociaux liés à cet assaut.

Des dizaines de personnes ont d'ores et déjà été inculpées.

(Richard Cowan et Joseph Ax, version française Matthieu Protard)