L'Italie donne le coup d'envoi à un maxi-procès anti-mafia

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L'italie donne le coup d'envoi a un maxi-proces anti-mafia[reuters.com]
(Crédits : Yara Nardi)

par Yara Nardi et Gabriele Pileri

LAMEZIA TERME, Italie (Reuters) - L'un des plus grand procès anti-mafia d'Italie s'est ouvert mercredi, avec à la barre plus de 320 membres présumés de la 'Ndrangheta et leurs associés poursuivis, entre autres chefs d'accusation, pour vol, extorsion et trafic de drogue.

L'affaire vise principalement le clan Mancuso de la mafia calabraise, considérée par les procureurs comme l'organisation criminelle la plus puissante du pays, éclipsant largement la célèbre Cosa Nostra sicilienne.

Le procès se déroule dans un centre d'appels reconverti de Calabre où se tiennent, sur le banc des accusés, de nombreux cols blancs, dont des avocats, des comptables, des hommes d'affaires, des politiciens locaux et des officiers de police. Placés dans des cages métalliques, tous auraient contribué à servir la cause de la 'Ndrangheta et à construire son empire du crime.

À son entrée dans le palais de justice, le procureur en chef Nicola Gratteri a reconnu auprès des journalistes que l'enquête avait encouragé les habitants à s'exprimer.

"Au cours des deux dernières années, nous avons assisté à une hausse des poursuites engagées par des entrepreneurs et des citoyens opprimés, victimes de prêts, des personnes qui vivent depuis des années sous la menace de la 'Ndrangheta."

Dans ce procès, qui devrait durer un an, l'État fera appel à 913 témoins et s'appuiera sur 24.000 heures de conversations interceptées entre les membres présumés du milieu.

Le dernier maxi-procès contre la mafia en Italie date de 1986 à Palerme, à l'issue duquel 338 accusés avaient été condamnés, marquant un tournant dans la lutte contre la Cosa Nostra.

"Le chemin à parcourir est encore très long, mais nous ne devons pas abandonner car des milliers de personnes croient en nous. Nous ne pouvons pas les laisser tomber", a déclaré Nicola Gratteri à Reuters.

(Crispian Balmer, version française Juliette Portala, édité par Jean-Michel Bélot)