Pas de temps à perdre", dit Biden, dévoilant un plan de soutien de 1.900 milliards de dollars

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Biden devoile un plan de soutien de 1.900 milliards de dollars[reuters.com]
(Crédits : Tom Brenner)

par Jeff Mason et Jarrett Renshaw

WILMINGTON, Delaware (Reuters) - Le président élu américain Joe Biden a dévoilé jeudi un projet de plan de relance de 1.900 milliards de dollars (1.562 milliards d'euros) pour compenser les dégâts économiques de la crise sanitaire du coronavirus et accélérer la lutte contre l'épidémie aux Etats-Unis, pays le plus touché au monde.

Joe Biden a promis l'an dernier durant la campagne électorale de prendre plus au sérieux la crise sanitaire que ne l'a fait le président républicain Donald Trump, et le projet qu'il a présenté vise à joindre les actes à la parole avec un éventail de ressources sanitaires et d'aides économiques.

"Une crise de souffrance humaine profonde est à la vue de tous et il n'y a pas de temps à perdre. Nous devons agir et nous devons agir maintenant", a-t-il déclaré jeudi soir lors d'un discours depuis Wilmington dans le Delaware, où il réside.

Le plan comprend 415 milliards de dollars destinés à renforcer la lutte et la vaccination contre le COVID-19, environ 1.000 milliards d'aides directes aux ménages et quelque 440 milliards d'aides aux petites entreprises et aux municipalités les plus gravement touchées par la crise sanitaire.

Des chèques de 1.400 dollars seront versés aux Américains, bien plus que les 600 dollars versés au titre du dernier plan de relance voté par le Congrès. L'allocation chômage sera augmentée à 400 dollars par semaine, contre 300 actuellement, et prolongée jusqu'en septembre.

Avec ce projet, Joe Biden entend lancer son mandat en concrétisant rapidement l'une de ses promesses électorales: aider l'économie et prendre le contrôle sur une épidémie qui a tué plus de 385.000 personnes aux Etats-Unis.

Cela marque aussi un contraste avec Donald Trump, qui a passé les derniers mois de son administration à chercher à saper la victoire de son rival démocrate plutôt qu'à engager des mesures supplémentaires de lutte contre la crise sanitaire.

Le président républicain sortant s'était toutefois prononcé en décembre en faveur d'une aide aux particuliers revue à la hausse, alors que républicains et démocrates du Congrès venaient de trouver un accord sur un troisième plan de relance après des mois d'impasse.

"ÉCHEC LAMENTABLE" DU DÉPLOIEMENT DES VACCINS

Les chefs de file démocrates au Congrès, où le parti va disposer d'une majorité étroite dans les deux chambres, ont fait savoir jeudi avant le discours de Joe Biden qu'ils s'évertueraient à faire adopter rapidement le plan de relance.

Mais la mise en accusation mercredi du président sortant Donald Trump pour "incitation à l'insurrection", à la suite de l'attaque du Capitole par ses partisans la semaine dernière, fait craindre du retard dans travaux du Congrès lors des premiers jours du mandat de Joe Biden.

"J'espère que les dirigeants du Sénat vont trouver un moyen de répondre à leurs obligations constitutionnelles sur l''impeachment' tout en travaillant sur d'autres questions urgentes pour ce pays", a dit mercredi le président élu dans un communiqué.

Le futur conseiller économique de Joe Biden à la Maison blanche, Brian Deese, a déclaré à Reuters qu'une fois le plan d'aide adopté, le président élu ferait pression sur le Congrès pour l'adoption de mesures de plus long terme liées aux soins de santé et aux infrastructures.

Joe Biden a appelé jeudi le Congrès à relever à 15 dollars le salaire horaire minimum, et il a aussi indiqué que le plan prévoyait des fonds pour un programme national de dépistage et de vaccination contre le coronavirus.

"Les vaccins offrent tant d'espoir (...) mais leur déploiement aux Etats-Unis a été un échec lamentable jusqu'à présent", a-t-il dit, ajoutant qu'il présenterait vendredi un plan pour vacciner 100 millions d'Américains lors de ses 100 premiers jours à la présidence.

(Jeff Mason à Wilmington et Jarrett Renshaw à Philadelphia, avec Trevor Hunnicutt, Dan Burns et Simon Lewis; version française Jean Terzian, Laetitia Volga et Jean-Stéphane Brosse)