"Je ne changerai pas de cap", dit le PDG de Danone à Challenges

reuters.com  |   |  367  mots
je ne changerai pas de cap, dit le pdg de danone a challenges[reuters.com]
(Crédits : Pascal Rossignol)

PARIS (Reuters) - Le PDG de Danone, Emmanuel Faber, exclut de changer de cap alors que le groupe agroalimentaire, malmené par la crise sanitaire, mène un nouveau plan de réorganisation sous la pression du fonds activiste londonien Bluebell Capital.

"Il y a des gens qui ont peut-être intérêt à ce que Danone déraille. Mais cela ne me fera pas changer de cap", déclare Emmanuel Faber dans un entretien à Challenges.

Cette interview a été réalisée avant que ne soit rendue publique l'entrée au capital du fonds Bluebell Capital, qui a demandé aux dirigeants du groupe agroalimentaire une révision de sa gouvernance et de sa stratégie avec notamment le remplacement d'Emmanuel Faber.

Le dirigeant est sous pression depuis plusieurs mois alors que Danone a du mal à faire face à la pandémie de coronavirus qui a lourdement pénalisé ses ventes, notamment dans la branche Eaux, et pesé sur ses marges.

"L'eau en bouteille souffre de l'arrêt des déplacements et de la fermeture des bars et restaurants. La crise nous a fait perdre un milliard d'euros", indique Emmanuel Faber à Challenges.

"Autre point défavorable, la variation des taux de change nous impacte à hauteur de deux milliards", ajoute-t-il.

Dans ce contexte, Danone a lancé en novembre un plan de réorganisation prévoyant jusqu'à 2.000 suppressions de postes et un milliard d'euros d'économies d'ici à 2023.

Le départ de Cécile Cabanis, perçue comme le bras droit d'Emmanuel Faber, de son poste de directrice financière a alimenté les inquiétudes sur la gouvernance du groupe. Et sa nomination par la suite au poste de vice-présidente du conseil d'administration a soulevé des interrogations.

"Cécile a affirmé son soutien au projet de Danone, mais elle souhaite ouvrir un nouveau cycle professionnel après seize ans dans le groupe. Je lui ai demandé de rester au conseil d'administration et qu'elle en soit la vice-présidente", explique Emmanuel Faber à Challenges.

"C'est fort logique, mais des commentateurs professionnels ont voulu voir des ruptures là où il n'y en avait pas. Il n'y a pas de désaccord entre nous", assure le PDG.

(Blandine Hénault, édité par Jean-Stéphane Brosse)