Coronavirus : Von der Leyen admet des défaillances de l'UE sur les vaccins

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Coronavirus: von der leyen admet des defaillances de l'ue sur les vaccins[reuters.com]
(Crédits : Johanna Geron)

BRUXELLES (Reuters) - Ursula von der Leyen a reconnu mercredi des défaillances de la part de l'Union européenne dans la lutte contre le coronavirus en admettant que le bloc avait pris du retard dans la campagne de vaccination.

La présidente de la Commission européenne était invitée à s'exprimer devant les eurodéputés après avoir été vivement critiquée sur deux points: la lenteur de la distribution des vaccins contre le COVID-19, dont elle a coordonné les achats, et le contrôle des exportations de vaccins de l'Irlande vers l'Irlande du Nord, auquel elle a quasi immédiatement renoncé face aux réactions scandalisées aussi bien à Londres qu'à Dublin et Belfast sur le rétablissement d'une frontière physique sur l'île.

Avec les retards de livraisons et les passes d'armes avec les laboratoires, notamment AstraZeneca, Ursula von der Leyen a déclaré que 26 millions de doses de vaccins avaient désormais été réparties entre les 27 pays de l'UE et que 70% des adultes européens devraient avoir été vaccinés d'ici la fin de l'été.

"Et cependant, c'est un fait que nous ne sommes pas aujourd'hui là où nous voudrions être dans la lutte contre le coronavirus", a-t-elle dit devant le Parlement européen.

"Nous avons été en retard avec l'approbation (des vaccins). Nous avons été trop optimistes sur la production de masse. Et peut-être avons nous eu aussi trop de certitudes sur le fait que les commandes seraient effectivement livrées dans les temps", a-t-elle ajouté.

La présidente de la Commission a aussi admis qu'une succession d'erreurs avait conduit à la décision de contrôler les exportations de vaccins.

"Je le regrette profondément", a-t-elle déclaré, promettant que l'exécutif européen ferait tout son possible pour préserver la paix en Irlande du Nord.

Ursula von der Leyen a néanmoins défendu la centralisation des commandes de vaccins par la Commission, qui a ainsi évité selon elle une situation injuste dans laquelle quelques grands pays auraient pu profiter de leur puissance pour s'octroyer les doses disponibles.

Elle a aussi jugé que l'UE ne pouvait pas se permettre de précipiter ses procédures de validation de vaccin, quitte à ce que cela lui fasse perdre trois ou quatre semaines sur d'autres pays.

L'UE va mettre en place un nouveau réseau d'essais cliniques afin de fournir plus rapidement des données aux autorités de régulation ainsi qu'un groupe de travail chargé d'accélérer la production de vaccins, a annoncé la présidente de la Commission.

(Philip Blenkinsop; Version française Bertrand Boucey, édité par Blandine Hénault)