Le COVID-19 a alourdi la dette mondiale de 24.000 milliards de dollars en 2020, selon l'IIF

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Le covid-19 a alourdi la dette mondiale de 24.000 milliards de dollars en 2020, selon l'iif[reuters.com]
(Crédits : Stephane Mahe)

par Marc Jones

LONDRES (Reuters) - Les aides liées à la pandémie ont créé 24.000 milliards de dollars de dette supplémentaire l'an dernier, portant la dette mondiale à un niveau record de 281.000 milliards de dollars (233.330 milliards d'euros) et le ratio dette/PIB mondial à plus de 355%, selon une étude.

Selon l'Institute of International Finance (IIF), les programmes de soutien étatiques ont contribué pour moitié à cette hausse, tandis que les entreprises, les banques et les ménages du monde entier ont ajouté respectivement 5.400, 3.900 et 2.600 milliards de dollars.

Cela signifie que la dette, en tant que ratio de la production économique mondiale connu sous le nom de produit intérieur brut (PIB), a augmenté de 35 points de pourcentage à plus de 355% du PIB.

Cette hausse est bien supérieure à celle observée pendant la crise financière mondiale de 2008 et 2009, avec respectivement 10 et 15 points de pourcentage de hausse de la dette par rapport au PIB.

Il y a également peu de signes d'une stabilisation à court terme.

Cette année encore, les niveaux d'emprunt devraient dépasser de loin les niveaux antérieurs à la crise du coronavirus dans de nombreux pays et secteurs, soutenus par des taux d'intérêt toujours bas, bien qu'une remise en route des économies devrait contribuer à améliorer la situation du côté du PIB.

"Nous nous attendons à ce que la dette publique mondiale augmente encore de 10.000 milliards de dollars cette année et dépasse les 92.000 milliards de dollars", indique le rapport de l'IIF, ajoutant que la réduction progressive de l'aide pourrait également s'avérer encore plus difficile qu'elle ne l'a été après la crise financière de 2008.

"La pression politique et sociale pourrait limiter les efforts des gouvernements pour réduire les déficits et la dette, compromettant ainsi leur capacité à faire face aux crises futures".

DETTE EUROPÉENNE

La hausse de la dette a été particulièrement forte en Europe, les ratios dette/PIB du secteur non financier en France, en Espagne et en Grèce ayant augmenté de quelque 50 points de pourcentage.

Cette augmentation rapide a été principalement due aux gouvernements, en particulier en Grèce, en Espagne, en Grande-Bretagne et au Canada. La Suisse a été la seule économie de marché mature dans l'analyse des 61 pays de l'IIF à enregistrer une baisse de son ratio d'endettement.

Dans les marchés émergents, la Chine a connu la plus forte hausse des ratios d'endettement hors banques, suivie par la Turquie, la Corée et les Émirats arabes unis. L'Afrique du Sud et l'Inde ont enregistré les plus fortes hausses, uniquement en termes de ratios de la dette publique.

"Le retrait prématuré des mesures de soutien du gouvernement pourrait se traduire par une augmentation des faillites et une nouvelle vague de prêts non performants", a déclaré l'IIF.

Cependant, la dépendance soutenue à l'égard des aides gouvernementales pourrait également poser des "risques systémiques" en encourageant les entreprises dites "zombies" - les entreprises les plus faibles et les plus endettées - à s'endetter encore plus.

(Version française Kate Entringer, édité par Jean-Michel Bélot)