La BCE préoccupée par l'euro, pas par les rendements

reuters.com  |   |  431  mots
La bce preoccupee par la vigueur de l'euro en janvier[reuters.com]
(Crédits : Ralph Orlowski)

FRANCFORT (Reuters) - Les dirigeants de la Banque centrale européenne (BCE) ont exprimé leur préoccupation face à l'appréciation de l'euro lors de leur réunion de janvier mais n'ont pas semblé inquiets de la hausse des rendements des emprunts d'Etat, montre le compte rendu publié jeudi.

La BCE a laissé sa politique monétaire inchangée le 21 janvier tout en soulignant que la recrudescence des cas d'infection par le coronavirus pourrait freiner la reprise économique dans la zone euro et empêcher la remontée de l'inflation.

Si le cours de l'euro n'a pas beaucoup bougé ces dernières semaines, les membres du Conseil des gouverneurs ont tenu à exprimer leur inquiétude face à l'éventualité que le taux de change pèse sur les prix des importations et nuise à la compétitivité des exportations.

"Des préoccupations ont été exprimées, cependant, sur l'évolution du taux de change, qui pourrait avoir des implications défavorables pour les conditions financières dans la zone euro et, au final, des conséquences sur les perspectives d'inflation", explique le compte rendu des débats.

"Une forte relance monétaire reste indispensable", ajoute-t-il.

Les membres du Conseil se sont accordés sur l'importance de réaffirmer leur engagement à maintenir des conditions de financement favorables mais n'ont pas semblé particulièrement préoccupés par la hausse récente des rendements obligataires, notant qu'ils demeuraient proches de leurs plus bas historiques une fois ajustés de l'inflation.

"Il a été maintenu que toute hausse des rendements nominaux ne devait pas être interprétée comme un resserrement indésirable des conditions de financement et déclencher une réponse correspondante de la politique monétaire", explique la BCE.

"Ce qui importe du point de vue de la politique monétaire, c'est l'évolution des taux réels, qui sont tombés à des plus bas records au cours des dernières semaines", ajoute-t-elle.

Les rendements nominaux de la plupart des emprunts d'Etat ont continué de monter depuis la réunion de janvier, principalement en raison des espoirs de plus en plus solides de reprise économique et de rebond de l'inflation.

La BCE, qui a augmenté son soutien aux marchés et aux banques en décembre, ne devrait pas avoir besoin de modifier sa politique dans l'immédiat car elle dispose des moyens suffisants pour assurer le maintien de conditions de financement très favorables aux entreprises et aux ménages, à commencer par l'enveloppe de 1.850 milliards d'euros allouée à ses achats de titres sur les marchés.

(Balazs Koranyi, version française Marc Angrand)