Les aides publiques devront prendre fin après la levée des restrictions sanitaires, en 2022-Villeroy

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PARIS (Reuters) - Les mesures de soutien public aux secteurs touchés par la pandémie de coronavirus devront être levées progressivement l'an prochain une fois levées les restrictions sanitaires, déclare François Villeroy de Galhau, gouverneur de Banque de France, dans un entretien aux Echos.

Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire a indiqué à plusieurs reprises que le gouvernement français maintiendrait ces aides aussi longtemps que nécessaire, faisant ainsi écho au "quoi qu'il en coûte" d'Emmanuel Macron.

"Il faudra le faire sans précipitation, mais sans peur non plus", a déclaré François Villeroy de Galhau à propos de la suppression de ces aides.

Selon lui, elle devra intervenir à la suite "de la levée des restrictions sanitaires, et donc progressivement dans l'année qui vient", en 2022.

Au-delà des politiques budgétaires mises en oeuvre par les Etats, les banques centrales doivent également continuer d'agir sur le plan monétaire, ajoute-t-il.

"Le 'quoiqu'il en coûte' ne vise que la politique budgétaire. Du côté monétaire, tant que la situation d'inflation trop basse persiste, nous devons agir sans hésiter au nom même de notre mandat", souligne François Villeroy de Galhau, également membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE).

Selon lui, les inquiétudes concernant une reprise de l'inflation aux Etats-Unis sont prématurées et "il n'y a aucun risque de ce type en Europe".

Il plaide également pour un renforcement du rôle international de la monnaie européenne. "[Ce] n'était pas une priorité jusqu'à maintenant, il doit le devenir", souligne-t-il.

Estimant que les "cryptomonnaies" ne sont justement pas des monnaies mais des actifs spéculatifs - "les arbres ne montent jamais jusqu'au ciel" - il estime que le grand défi que devront relever les banques et les régulateurs sera plutôt celui de la disruption du secteur financier par les "bigtechs".

(Jean-Michel Bélot et Matthieu Protard, édité par Nicolas Delame)