Au Liban, la crise s'aggrave et les blocages de route se poursuivent

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Au liban, la crise s'aggrave et les blocages de route se poursuivent[reuters.com]
(Crédits : Mohamed Azakir)

(Reuters) - Des manifestants en colère ont bloqué lundi au Liban plusieurs routes à l'aide de pneus enflammés pour le septième jour consécutif après plus d'un an de crise économique et sept mois de paralysie politique.

Depuis l'effrondement mardi dernier de la livre libanaise à un plus bas historique, les blocages de routes sont quotidiens.

"Nous avons dit à plusieurs reprises qu'il y aurait une escalade parce que l'Etat ne fait rien", a déclaré Pascale Nohra, une manifestante à Jal al-Dib.

Lundi, trois grandes routes menant vers la capitale depuis les villes de Zouk, Jal al-Dib et Dora ont été bloquées tandis qu'à Beyrouth même, les manifestants ont brièvement barré une route devant la banque centrale.

Un homme a également tenté de s'immoler par le feu à Tyr, mais la police est intervenue à temps pour l'arrêter alors qu'il s'aspergeait le corps d'essence, rapporte l'agence de presse nationale.

Les autorités de sécurité et militaires ne doivent pas autoriser les barrages routiers afin de préserver la sûreté des citoyens et des manifestants, a réagi lundi le président Michel Aoun dans un communiqué diffusé à l'issue d'une réunion avec le Premier ministre par intérim Hassan Diab et plusieurs hauts responsables de la sécurité et des finances.

Le Liban est le théâtre de manifestations massives depuis la crise financière de 2019, qui a entraîné la destruction de dizaines de milliers d'emplois, le gel de comptes en banque et un début de famine au sein de la population.

A cela s'est ajoutée une crise politique après l'explosion du port de Beyrouth, le 4 août dernier, qui a dévasté des pans entiers de la capitale.

Le Premier ministre Hassan Diab a démissionné mais son successeur désigné Saad Hariri, nommé en octobre, n'a toujours pas réussi à former un nouveau gouvernement en raison de désaccords avec le président Michel Aoun.

Resté en poste à titre intérimaire, Hassan Diab a menacé samedi de cesser d'exercer ses fonctions pour faire pression sur les responsables politiques afin qu'ils forment un nouveau gouvernement.

Le patriarche maronite Bechara Boutros al-Rai s'en est également pris à la classe politique libanaise dans son sermon dimanche, tout en appelant à la tenue d'une conférence internationale sous l'égide de l'ONU pour soutenir le pays.

(Mohamed Azakir, Imad Creidi, Maha El Dahan et le bureau de Beyrouth ; version française Charles Regnier, édité par Blandine Hénault)