Stellantis : Tavares veut rassurer sur la compétitivité de la partie française

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Stellantis: tavares veut rassurer sur la competitivite de la partie francaise[reuters.com]
(Crédits : Regis Duvignau)

PARIS (Reuters) - Carlos Tavares, directeur général de Stellantis, s'est voulu rassurant sur la compétitivité de la partie française du groupe, lundi lors de sa première rencontre avec les syndicats de l'ex-PSA depuis la naissance officielle du constructeur franco-italo-américain.

Stellantis a promis que la fusion n'entraînerait aucune fermeture de site ni suppression d'emploi, mais les syndicats s'interrogent sur l'impact des plus de cinq milliards d'euros de synergies visées sur les effectifs du désormais quatrième groupe automobile mondial.

"Il a dit que c'est la performance qui protège les sites et que les résultats 2020 montrent qu'en France, nous sommes assez compétitifs", a dit à Reuters Christine Virassamy, représentante CFDT, tout en regrettant que le directeur général du nouveau groupe n'ait pas donné d'éclairage plus précis sur sa stratégie pour l'Hexagone.

Carlos Tavares pourrait en dire davantage dès cet été puisqu'il a proposé de revoir à cet horizon les quatre syndicats signataires des accords de compétitivité qui ont accompagné les plans stratégiques successifs de l'ex-PSA.

Il a sinon insisté sur la stratégie d'électrification de Stellantis, estimant que la France y a toute sa place à condition de ne pas traîner en chemin, ont dit les représentants syndicaux qui l'ont rencontré au siège français de Vélizy (Yvelines).

Interrogé sur l'avenir du site de Douvrin (Nord), dont la production d'une nouvelle génération de moteurs à essence va être délocalisée en Hongrie, Carlos Tavares a répondu que l'usine accueillerait à la place de nouvelles activités de la co-entreprise de fabrication de batteries Automotive Cells Company (ACC) forgée avec Total/Saft.

L'Italie et la France constituent les deux principales zones de production du nouveau Stellantis en Europe, et Carlos Tavares aura fort à faire pour préserver l'équilibre entre les deux pays. Ce défi s'est déjà présenté entre la France et l'Allemagne après le rachat d'Opel.

Pour rassurer les syndicats italiens, il a entrepris fin janvier une tournée des usines italiennes de l'ex-FCA, puis fait de même à Detroit.

Mais il a aussi identifié sur place des problèmes comme des capacités installées en Italie et une diversité et une complexité de véhicules trop élevées, qui pèsent sur la rentabilité de la partie italienne.

"Ces problèmes-là sont très semblables à ceux qu'on avait trouvés chez PSA il y a sept ans, et chez Opel il y a quatre ans", a-t-il déclaré la semaine dernière dans une interview aux Echos.

(Gilles Guillaume, édité par Jean-Stéphane Brosse)