Le Parlement européen lève l'immunité du dirigeant catalan Puigdemont

reuters.com  |   |  423  mots
Le parlement europeen leve l'immunite du dirigeant catalan puigdemont[reuters.com]
(Crédits : Yves Herman)

par Philip Blenkinsop

BRUXELLES (Reuters) - Le Parlement européen a annoncé mardi avoir levé l'immunité parlementaire de Carles Puigdemont, ancien président de Catalogne, et de deux autres eurodéputés catalans, ce qui les rapproche d'une extradition vers l'Espagne où ils sont accusés de sédition.

Les eurodéputés se sont prononcés par un vote organisé lundi. Dans un rapport publié avant ce vote, le Parlement a notamment relevé que les poursuites visant ces trois élus avaient été engagées avant qu'ils ne deviennent eurodéputés.

Carles Puigdemont et Toni Comin, qui vivent en Belgique, sont eurodéputés depuis juin 2019 tandis que Clara Ponsati, installée en Ecosse, l'est depuis janvier 2020.

Tous trois sont visés par des mandats d'arrêt européens émis par l'Espagne, qui souhaite obtenir leur extradition pour leur rôle dans la tenue en 2017 d'un référendum sur l'indépendance de la Catalogne déclaré illégal par la justice espagnole.

La ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya, a déclaré que le vote des eurodéputés était une marque de "respect envers le travail accompli par le système judiciaire espagnol" et qu'un élu du Parlement européen ne pouvait se prévaloir de ce statut pour "s'épargner de comparaître devant une juridiction nationale".

"Les problèmes en Catalogne se règlent en Espagne, pas en Europe", a-t-elle dit, en plaidant pour une solution par le dialogue.

Le Parlement européen a aussi considéré qu'il revenait aux systèmes judiciaires des Etats membres de l'UE de définir leurs procédures pénales.

La Belgique a jusqu'à présent rejeté les demandes d'extradition de l'Espagne.

Un tribunal belge a notamment refusé en janvier l'extradition de Lluis Puig, autre ancien dirigeant catalan installé en Belgique, pour détournement de fonds publics.

Carles Puigdemont est lui aussi également accusé de détournement de fonds publics, outre la sédition.

"Nous n'abandonnerons pas", a réagi son parti, Junts, sur Twitter, après l'annonce du Parlement européen.

"Le conflit politique entre la Catalogne et l'Espagne a cessé d'être une affaire intérieure. Nous l'avons portée au coeur de l'Europe pour continuer à dénoncer la répression et la persécution politique de l'Etat espagnol", a-t-il ajouté.

Plusieurs dirigeants indépendantistes de Catalogne ont été condamnés pour sédition en 2019 en Espagne à des peines allant jusqu'à 13 ans de prison.

(avec Inti Landauro à Madrid et Joan Faus à Barcelone; Version française Bertrand Boucey)