Chine : Procès à huis clos à Pékin d'un Canadien accusé d'espionnage

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Chine: proces a huis clos a pekin d'un canadien accuse d'espionnage[reuters.com]
(Crédits : Carlos Garcia Rawlins)

PEKIN (Reuters) - Le procès de Michael Kovrig, ressortissant canadien détenu en Chine depuis plus de deux ans pour des accusations d'espionnage, a débuté lundi à huis clos dans un tribunal de Pékin, quelques jours après que les Etats-Unis ont exprimé leur préoccupation sur ce dossier lors d'une réunion tendue avec la Chine.

Les autorités chinoises ont placé en détention Michael Kovrig, un ancien diplomate, et son compatriote Michael Spavor en décembre 2018, dans la foulée de l'arrestation au Canada de la directrice financière de Huawei, Meng Wanzhou, sur demande des Etats-Unis.

Pékin assure que l'arrestation des deux ressortissants canadiens n'est en rien liée à celle de Meng Wanzhou, qui se trouve en résidence surveillée à Vancouver alors que ses avocats contestent une demande d'extradition des autorités américaines.

Jim Nickel, chargé d'affaires à l'ambassade canadienne en Chine, a déclaré aux journalistes présents devant l'entrée du tribunal pékinois que le procès de Michael Kovrig avait débuté mais qu'il s'était vu refuser l'accès à la salle pour des motifs de sécurité nationale.

Des diplomates de plus d'une vingtaine de pays, dont le Canada et les Etats-Unis, se trouvaient près du bâtiment en amont de l'ouverture du procès.

Le président américain Joe Biden et le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken ont déclaré que "s'agissant des cas de Michael Kovrig et Michael Spavor, les Etats-Unis vont considérer ces deux individus comme des citoyens américains", a dit aux journalistes William Klein, chargé d'affaires à l'ambassade américaine en Chine, présent au côté de Jim Nickel.

Michael Spavor, un homme d'affaires, a été jugé vendredi dernier à huis clos dans un tribunal de la ville de Dandong, dans le nord-est du pays. La date du verdict sera fixée ultérieurement.

Plusieurs diplomates se sont vu refuser l'accès au procès de Michael Spavor pour des motifs de sécurité nationale, un manque de transparence de la Chine que le Premier ministre canadien Justin Trudeau a qualifié de "complètement inacceptable".

Selon des observateurs, les probables condamnations des deux Canadiens à des peines d'emprisonnement pourraient au bout du compte faciliter un accord diplomatique sur leur libération et leur retour au Canada.

(Yew Lun Tian et Tony Munroe à Pékin, David Ljunggren à Ottawa; version française Jean Terzian)