La Banque de France table sur une "légère croissance" au premier trimestre

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(Crédits : Charles Platiau)

PARIS (Reuters) - L'économie française devrait avoir connu une "légère croissance" au premier trimestre par rapport aux trois derniers mois de 2020, le renforcement des restrictions pour tenter de contenir la troisième vague de l'épidémie de COVID-19 n'ayant pas empêché l'activité de se raffermir, a estimé lundi la Banque de France.

Dans son point de conjoncture à fin mars, qui se fonde sur une enquête menée auprès de 8.500 entreprises, la banque centrale estime que le produit intérieur brut (PIB) de la France a évolué le mois dernier à un niveau inférieur de 4% à celui qui était le sien avant le début de cette crise sanitaire (contre -5% en février).

En dépit des restrictions supplémentaires instaurées à partir du 20 mars dans 16 puis 19 départements, l'activité a donc continué de se redresser le mois dernier dans les différents secteurs (industrie, services et bâtiment), après une contraction de 1,4% au quatrième trimestre de l'an dernier.

Elle devrait connaître un nouveau repli en avril du fait du nouveau train de mesures annoncées le 31 mars par Emmanuel Macron (extension à l'ensemble du territoire métropolitain de la fermeture des commerces non-essentiels et fermeture des crèches et établissements scolaires pour trois semaines).

Mais la perte de PIB devrait rester limitée ce mois-ci, à − 7% par rapport au niveau d'avant-crise, observe la Banque de France en soulignant que 80% des chefs d'entreprises interrogés ont répondu après l'annonce de ces nouvelles restrictions.

Cette perte de PIB par rapport à la normale, du même ordre de grandeur que celui de novembre dernier (marqué par un "confinement" comparable à l'exception des crèches et écoles restées ouvertes), s'avère en revanche quatre à cinq fois moins élevée que celle enregistrée en avril 2020, lors du premier confinement.

Globalement, ces données et estimations "témoignent de la bonne résistance de l'économie française et surtout d'une résilience accrue aux contraintes sanitaires", a souligné Olivier Garnier, directeur général chargé des études à la BdF, à l'occasion d'une présentation par visioconférence à la presse.

En l'état, si ces nouvelles restrictions ne sont pas prolongées au-delà du mois d'avril, "nous n'anticipons pas de révision significative de notre projection de croissance que nous avions publiée au mois de mars pour l'année 2021", a-t-il ajouté.

Dans ses dernières prévisions trimestrielles, la BdF anticipait une croissance de 5,5% du PIB cette année.

(Myriam Rivet, édité par Bertrand Boucey)