Les hôpitaux du Brésil en pénurie de sédatifs face au COVID-19

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Les hopitaux du bresil en penurie de sedatifs face au covid-19[reuters.com]
(Crédits : Ricardo Moraes)

RIO DE JANEIRO (Reuters) - Des hôpitaux à travers le Brésil manquaient jeudi de sédatifs pour soigner le nombre croissant de personnes atteintes du COVID-19, des informations faisant état de patients gravement malades étant attachés et intubés sans pouvoir recevoir des produits appropriés.

Cette situation accentue la pression sur le président Jair Bolsonaro, alors que le pays d'Amérique du Sud est l'un des plus gravement touchés au monde par la pandémie de coronavirus.

Médecins sans Frontières (MSF) a déclaré que la réponse inadéquate des autorités brésiliennes face à la crise sanitaire avait entraîné des milliers de décès évitables et une catastrophe humanitaire pouvant encore empirer.

Seuls les Etats-Unis déplorent plus de décès liés au COVID-19 que le Brésil, où les dernières données officielles faisaient état d'un bilan de plus de 365.000 morts. Plus de 13,7 millions de contaminations ont été confirmées dans le pays.

Le Brésil est l'épicentre actuel de la pandémie, avec un nombre quotidien de décès sans équivalent dans le monde - 3.560 morts supplémentaires ont encore été signalés jeudi -, et les hôpitaux peinent à gérer l'afflux croissant de patients.

Jair Bolsonaro a régulièrement minimisé la dangerosité du coronavirus et s'est opposé aux mesures de confinement et au port généralisé du masque. Le dirigeant d'extrême droite a évoqué seulement récemment une possible sortie de crise sanitaire grâce aux vaccins.

A Rio de Janeiro et à Sao Paulo, les autorités locales ont sonné l'alerte sur la pénurie de sédatif, le secrétaire à la Santé de l'Etat de Sao Paulo ayant prévenu cette semaine que le système hospitalier était au bord de l'effondrement face au nombre de patients atteints d'une forme grave du COVID-19.

Les patients gravement malades, qui ont généralement des difficultés pour respirer, reçoivent en principe des sédatifs pour être placés sous respirateur, alors que le corps a naturellement tendance à rejeter une telle procédure.

Avec la surcharge des unités de soins intensifs, des hôpitaux à travers le pays sont contraints de mettre sur pied des lits de réanimation improvisés, souvent sans le matériel ni l'expertise nécessaires.

Selon la chaîne de télévision Globo, plusieurs patients d'un hôpital de Rio ont été intubés en étant attachés à leurs lits, sans les sédatifs appropriés. La municipalité de Rio a assuré que des produits de substitution étaient administrés et que des outils de contention étaient utilisés seulement lorsque cela était la recommandation des médecins.

Des lots de sédatifs étaient attendus dans la journée à Rio, a dit par ailleurs la municipalité.

(Leandra Camera et Pedro Fonseca; version française Jean Terzian)