Pakistan : Les réseaux sociaux bloqués 5 heures pour raisons de sécurité

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Des reseaux sociaux bloques au pakistan confronte a un climat de violences[reuters.com]
(Crédits : Fayaz Aziz)

ISLAMABAD (Reuters) - Les autorités pakistanaises ont rétabli vendredi l'accès à Facebook, Twitter et d'autres réseaux sociaux, suspendu pendant cinq heures pour raisons de sécurité après l'interdiction d'un parti musulman extrémiste qui réclamait l'expulsion de l'ambassadeur de France.

"Afin de maintenir l'ordre public et la sécurité, l'accès à certaines applications de réseaux sociaux a été temporairement restreint", avait déclaré auparavant à Reuters un responsable de l'autorité des télécommunications.

Le ministère de l'Intérieur avait annoncé dans un communiqué que le blocage prendrait fin à 15h00 locales (10h00 GMT) et qu'il s'appliquait à YouTube, Facebook, WhatsApp, Twitter, Telegram et Tiktok.

"L'accès aux applications de médias sociaux a été rétabli", a ensuite annoncé l'autorité du secteur des télécommunications.

Le gouvernement pakistanais a annoncé cette semaine qu'il allait interdire le mouvement islamiste Tehrik-i-Labaik (TLP) dont le chef a été arrêté et dont les partisans multiplient depuis lundi les rassemblements.

Une source au sein des services de sécurité a précisé que le blocage des réseaux sociaux était lié au maintien de l'ordre, une opération étant en cours contre le TLP.

"Comme le gouvernement l'a annoncé (...) à chaque fois que nous en aurons besoin, nous bloquerons les médias sociaux pour lutter contre Tehrik-i-Labaik", a dit cette personne qui a requis l'anonymat.

Le TLP est notamment à l'origine de manifestations contre la France, accusée de blasphème contre l'islam en raison de la republication l'automne dernier de caricatures de Mahomet qui ont conduit Paris à recommander à ses ressortissants de quitter le Pakistan.

Ce mouvement avait organisé en octobre dernier des rassemblements anti-français après l'assassinat du professeur Samuel Paty près de Paris. L'enseignant avait été décapité après avoir montré à des élèves des images du prophète de l'islam dans le cadre d'un cours sur la liberté d'expression.

Le parti extrémiste, qui compte des dizaines de milliers de partisans, avait à l'époque obtenu du gouvernement qu'il soutienne un boycott des produits français et s'engage à faire adopter une résolution parlementaire ordonnant l'expulsion de l'ambassadeur de France au Pakistan. Il accuse désormais Islamabad de ne pas avoir tenu ses promesses.

(Asif Shahzad; version française Nicolas Delame et Marc Angrand)