La BCE confirme son orientation très accommodante

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La bce laisse sa politique monetaire inchangee[reuters.com]
(Crédits : Kai Pfaffenbach)

par Balazs Koranyi et Francesco Canepa

FRANCFORT (Reuters) - La Banque centrale européenne (BCE) a maintenu jeudi une posture monétaire très accommodante, comme attendu, mais devra faire face d'ici à sa prochaine réunion en juin à des questions sur le retrait progressif de son soutien pour accompagner la reprise économique dans la zone euro.

Le montant de l'enveloppe de 1.850 milliards d'euros allouée aux achats de titres dans le cadre du "programme d'achats d'urgence face à la pandémie" (PEPP) n'est pas modifié, lit-on dans le communiqué publié à l'issue de la réunion du Conseil des gouverneurs de l'institution.

Le taux de refinancement reste quant à lui fixé à zéro et le taux de la facilité de dépôt à -0,5%.

"Le Conseil des gouverneurs prévoit que les taux d'intérêt directeurs de la BCE resteront à leurs niveaux actuels ou à des niveaux plus bas jusqu'à ce qu'il ait constaté que les perspectives d'inflation convergent durablement vers un niveau suffisamment proche de, mais inférieur à 2% sur son horizon de projection", lit-on dans le communiqué, selon une formulation désormais habituelle.

La BCE ajoute qu'elle poursuivra ses achats d'actifs dans le cadre du PEPP jusqu'à ce qu'elle juge que la crise du coronavirus est terminée.

Aucune annonce spectaculaire n'était attendue à l'issue de la réunion du Conseil des gouverneurs de l'institut d'émission, qui avait décidé le mois dernier d'augmenter le rythme de ses achats d'obligations afin d'empêcher une hausse des coûts de financement dans la zone euro.

Les achats au titre du PEPP se poursuivront durant le trimestre en cours à un rythme nettement plus élevé que pendant les premiers mois de l'année, lit-on dans le communiqué publié après la réunion de jeudi.

La BCE a mis en place un soutien massif pour soutenir l'économie de l'union monétaire, frappée de plein fouet par la pandémie de coronavirus, et éviter un assèchement des conditions financières par une injection abondante de liquidité.

CROISSANCE ATTENDUE AU DEUXIÈME TRIMESTRE

Les investisseurs s'attendent cependant à ce qu'elle se prépare à retirer progressivement une partie de ce soutien avec le rebond économique attendu sur la seconde partie de l'année grâce aux progrès des campagnes de vaccination.

Les marchés n'ont pas réagi à un communiqué sans surprise. L'euro et les rendements du Bund à 10 ans ont augmenté leurs gains pendant la conférence de presse de la présidente de la BCE, Christine Lagarde, avant de les effacer.

Le Conseil des gouverneurs "n'a pas discuté d'un retrait progressif du PEPP parce que cela est simplement prématuré", a dit la présidente de l'institution.

Un retrait du soutien monétaire dépendra des données et non d'un calendrier défini, a-t-elle ajouté.

L'économie de la zone euro devrait renouer avec la croissance au deuxième trimestre et l'inflation globale devrait augmenter dans les prochains mois, a-t-elle dit.

Le rebond de l'inflation est dû à des facteurs transitoires et les pressions sur les prix demeurent contenues, a estimé Christine Lagarde.

La présidente de la BCE a, comme prévu, fourni peu d'indications au marché, soulignent les analystes, qui attendent désormais la réunion de juin, au cours de laquelle la banque centrale actualisera ses prévisions économiques.

Quant à l'avenir du PEPP au-delà de son terme actuel, en mars 2022, il ne devrait pas être abordé avant la réunion de septembre, selon les analystes d'UniCredit.

(Version française Patrick Vignal, édité par Nicolas Delame)