Importantes manifestations en Birmanie, au moins sept morts

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Importantes manifestations en birmanie, au moins cinq morts[reuters.com]
(Crédits : Ann Wang)

(Reuters) - Les forces de sécurité du Myanmar ont ouvert le feu sur les participants à des manifestations parmi les plus importantes jamais observées depuis le coup d'Etat qui a plongé le pays dans la crise il y a trois mois, ont rapporté dimanche les médias, qui font état d'un bilan de sept morts.

Ces rassemblements ont coïncidé avec d'autres manifestations organisées par les communautés birmanes du monde entier pour marquer ce que les organisateurs nomment "La révolution mondiale du printemps au Myanmar".

Des flots de manifestants, certains emmenés par des moines bouddhistes, ont envahi villes et villages, y compris la capitale économique Rangoon et la deuxième ville du pays, Mandalay, où deux personnes ont été tuées par balle selon l'agence de presse Mizzima.

Le site d'information Irrawaddy avait précédemment publié une photographie prise à Mandalay montrant d'un homme présenté comme un agent de sécurité en civil muni d'un fusil, en position de tir.

Deux personnes ont été tuées par balle à Wetlet, dans le centre du pays, a rapporté Myanmar Now, et deux autres personnes ont été tuées dans l'État de Shan, dans le Nord-Est, selon deux médias.

Un autre décès a été signalé près de la mine de jade de Hpakant (Nord) par Kachin News Group.

Reuters n'a pas pu vérifier ces informations et un porte-parole de la junte au pouvoir n'a pas répondu aux demandes de commentaires.

La Birmanie est en ébullition depuis l'éviction par des généraux le 1er février du gouvernement élu dirigé par la lauréate du prix Nobel Aung San Suu Kyi.

Les conflits impliquant des minorités ethniques dans les régions frontalières éloignées du nord et de l'est se sont considérablement intensifiés ces trois derniers mois, déplaçant des dizaines de milliers de civils, selon les estimations de l'Onu.

Selon l'Association d'assistance aux prisonniers politiques, les forces de sécurité ont tué au moins 759 manifestants depuis le coup d'État, un chiffre que Reuters n'est pas en mesure de confirmer.

L'armée, qui a dirigé le pays pendant près de 50 ans jusqu'au lancement d'un processus de réforme il y a dix ans, a reconnu mi-avril la mort de 248 manifestants, tués selon elle après avoir déclenché des violences.

Plusieurs membres des forces de sécurité ont trouvé la mort lors des rassemblements, selon l'armée.

Manifestations, grèves et campagne de désobéissance civile ont paralysé l'économie et augmenté les risque de famine, ont averti les agences humanitaires. Selon l'Onu, crise politique et pandémie pourraient faire sombrer 25 millions de personnes dans la pauvreté d'ici 2022.

Aung San Suu Kyi, âgée de 75 ans, est détenue depuis le coup d'État avec de nombreux autres membres de son parti.

(Rédaction de Reuters ; Version française Elizabeth Pineau)