Le référendum sur l'indépendance, enjeu des élections en Ecosse

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Le referendum sur l'independance, enjeu des elections en ecosse[reuters.com]
(Crédits : Pool New)

par Will Russell

EDIMBOURG (Reuters) - Les Ecossais votent ce jeudi pour renouveler leur Parlement, un scrutin dont le résultat pourrait ouvrir la voie à un nouveau bras de fer avec le Premier ministre britannique Boris Johnson sur la question d'un référendum sur l'indépendance.

Le Scottish National Party (SNP), le parti indépendantiste de la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon, espère obtenir la majorité absolue au Parlement écossais dans l'espoir de forcer Londres à accepter la tenue d'une nouvelle consultation d'ici fin 2023 sur la sortie du Royaume-Uni.

La plupart des sondages montrent cependant qu'il est peu probable que le SNP remporte la majorité absolue comme il l'avait fait en 2011, obligeant alors le Premier ministre britannique de l'époque, David Cameron, à accepter un référendum d'autodétermination en 2014, qui s'était soldé par une victoire à 55% en faveur du maintien dans le Royaume-Uni.

Le soutien à l'égard des indépendantistes s'est cependant renforcé depuis la sortie de Royaume-Uni de l'Union européenne, effective depuis le 1er janvier. La gestion de la crise du coronavirus par le gouvernement écossais a également été saluée et la défiance à l'égard des conservateurs au pouvoir à Londres s'est amplifiée en Ecosse.

"Le désir d'indépendance écossaise grandit depuis un certain temps", note Anthony McGann, professeur de politique à l'Université de Strathclyde. "Si on a un gouvernement écossais qui demande un référendum et un gouvernement britannique qui ne veut pas l'accorder, cela va mettre énormément sous pression la structure constitutionnelle actuelle", a-t-il dit.

Londres estime qu'une autorisation du Parlement britannique est indispensable pour organiser un référendum d'autodétermination en Ecosse. Le Premier ministre, Boris Johnson, a déjà prévenu qu'il rejetterait toute demande en ce sens car, dit-il, la question a été tranchée il y a sept ans.

PREMIERS RÉSULTATS VENDREDI

L'Écosse renouvelle les 129 membres de son parlement semi-autonome, connu sous le nom de Holyrood, qui dispose de prérogatives dans des secteurs tels que la santé, l'éducation et certains impôts.

Les bureaux de vote ont ouvert à 06h00 GMT et fermeront à 21h00 GMT. Un peu plus d'un tiers des résultats devraient être connus vendredi et le reste samedi, en raison de la situation sanitaire qui va retarder le dépouillement.

Outre l'Ecosse, d'autres scrutins locaux sont prévus ce jeudi au Royaume-Uni.

Les électeurs de la ville de Hartlepool, dans le nord de l'Angleterre, doivent élire un nouveau membre au Parlement de Westminster après la démission du député travailliste Mike Hill, accusé de harcèlement sexuel. Les conservateurs espèrent ravir au Labour cette circonscription qu'il contrôle depuis 1974.

L'élection partielle aura valeur de test pour le nouveau chef du Parti travailliste, Keir Starmer, qui a succédé l'an dernier à Jeremy Corbyn.

Des élections municipales sont prévues dans plusieurs villes d'Angleterre, dont la capitale Londres. Le maire sortant, Sadiq Khan, issu du Labour, est donné favori. Les Londoniens élisent aussi 25 membres de l'Assemblée de Londres.

Au Pays de Galles, les électeurs renouvellent les 60 membres du parlement gallois, le Senedd Cymru. Le Parti travailliste y est majoritaire depuis 1999.

(Rédigé par Andrew MacAskill; version française Claude Chendjou, édité par Jean-Stéphane Brosse)