Israël dit avoir tué plusieurs commandants de la branche armée du Hamas à Gaza

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Le bilan des affrontements entre israeliens et palestiniens s'alourdit[reuters.com]
(Crédits : Ibraheem Abu Mustafa)

par Nidal al-Mughrabi et Jeffrey Heller

GAZA/JERUSALEM (Reuters) - Israël a annoncé mercredi la mort de 16 membres des brigades Ezzedine al Kassam, l'aile militaire du Hamas, dans les bombardements qui ont ciblé Gaza en riposte au tir de centaines de roquettes depuis l'enclave palestinienne.

Cette montée de la tension préoccupe la communauté internationale, conduisant les Etats-Unis à envoyer un émissaire dans la région tandis que Russie demandait une réunion du "quartet" des médiateurs internationaux.

Les frappes israéliennes ont tué au moins 65 personnes à Gaza depuis le début de cette nouvelle phase de tension lundi selon le ministère de la Santé du territoire, tandis que six personnes sont mortes en Israël, selon des sources hospitalières.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, selon qui le chef militaire de la branche armée du Hamas a péri dans les bombardements israéliens, a prévenu: "nous les frapperons comme ils ne l'auraient imaginé dans leur pires cauchemars".

Après cette annonce, de nouvelles salves de roquettes ont été tirées dans la région de Tel Aviv et sur les villes d'Ashdod Ashkelon et Sderot.

Si aucun signe d'apaisement n'est perceptible sur le terrain, les appels à la retenue se multiplient dans la communauté internationale et les Etats-Unis ont annoncé l'envoi d'un émissaire américain en Israël.

Le président américain, Joe Biden, qui s'est entretenu par téléphone avec Benjamin Netanyahu, a affiché son optimisme en fin de journée.

"Mon attente et mon espoir, c'est que cela se terminera assez rapidement, mais Israël a le droit de se défendre", a-t-il dit à la presse à la Maison blanche.

LA TENSION AU PLUS HAUT DEPUIS 2014

A Moscou, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui s'exprimait au côté du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a demandé une réunion d'urgence des quatre médiateurs internationaux, Etats-Unis, Russie, Onu et Union européenne, un "quartet" formé en 2002.

Selon l'agence de presse russe Ria, un dirigeant du Hamas a fait savoir que le mouvement palestinien était disposé à accepter une cessation coordonnée des hostilité, une déclaration qui n'a, dans l'immédiat, suscité aucune réaction officielle côté israélien.

De source palestinienne, on indique que les efforts de médiation déployés par l'Egypte, le Qatar et les Nations unies n'ont pour l'heure permis aucune avancée.

Ce regain de violence, le plus vif depuis le conflit de 2014, est la conséquence d'affrontements entre Palestiniens et forces israéliennes autour de la mosquée Al Aqsa à Jérusalem, où les tensions ont été alimentées ces dernières semaines, qui correspondent au mois sacré musulman du ramadan, par le risque d'expulsion de plusieurs familles palestiniennes du quartier de Cheikh Jarrah à Jérusalem-Est.

Ce conflit se déroule sur fond de crise politique en Israël, où Benjamin Netanyahu n'est pas parvenu à former de gouvernement après les élections législatives du 23 mars dernier, le parlement restant très fragmenté. Ses adversaires politiques ont suspendu leurs négociations sur la formation d'un gouvernement de coalition.

Côté palestinien, des élections législatives sont censées avoir lieu le 22 mai avant une présidentielle en juillet mais la tenue de ces scrutins reste incertaine.

(Nidal al-Mughrabi, Dan Williams, Ari Rabinovitch et Rami Ayyub; Avec Stephanie Nebehay à Genève, Nandita Bose et Steve Holland à Washington, Michelle Nichols à New York et Stephen Farrell à Jérusalem; version française Claude Chendjou, édité par Jean-Stéphane Brosse)