Castex insiste sur pass sanitaire et vaccin face à la 4e vague

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Coronavirus: castex table sur une promulgation debut aout de la loi pass sanitaire[reuters.com]
(Crédits : Pascal Rossignol)

par Myriam Rivet

PARIS (Reuters) - L'exécutif a confirmé mercredi sa stratégie pour tenter d'endiguer la recrudescence de l'épidémie de COVID-19 en France sous l'effet du variant Delta, réaffirmant l'élargissement du pass sanitaire et le renforcement de la vaccination pour éviter l'éventuelle restauration de mesures plus restrictives.

"On est dans la quatrième vague" et le variant Delta, initialement identifié en Inde et particulièrement contagieux, est désormais majoritaire dans les contaminations, a déclaré le Premier ministre, Jean Castex, sur TF1, à l'issue d'un conseil de défense consacré à la crise sanitaire.

"Toute la stratégie pour éviter d'avoir (...) à prendre des mesures de freinage (...) fortes, (nécessite de) faire le pass sanitaire et vacciner", a-t-il souligné.

Le pass sanitaire est exigé depuis ce mercredi pour accéder aux lieux de loisirs et de culture rassemblant plus de 50 personnes.

Son extension programmée début août aux restaurants et bars (hors restauration d'entreprise) ainsi qu'à certains grands magasins et centres commerciaux, aux trajets longs dans les transports publics ou encore aux établissements de soins est inscrite dans le projet de loi relatif "à l'adaptation de nos outils de gestion de la crise sanitaire", dont l'Assemblée a entamé l'examen en séance mercredi après-midi.

OBJECTIF 50 MILLIONS DE PRIMO-VACCINÉS FIN AOÛT

Face aux inquiétudes des professionnels, le Premier ministre a souligné que les responsables des établissements recevant du public tenus de vérifier ce document disposeraient d'une période de clémence d'une semaine, le temps de faire preuve "de pédagogie", et ne seraient chargés que de la vérification du pass sanitaire, tandis que les contrôles d'identité relèveront des forces de sécurité.

Jean Castex espère que ce texte contesté prévoyant aussi la vaccination obligatoire des soignants sera adopté par le Parlement d'ici la fin de la semaine et la fin de la session extraordinaire. Il a rappelé qu'il saisirait le Conseil constitutionnel et précisé qu'il tablait sur une promulgation "au début du mois d'août".

Dans l'intervalle, les préfets sont chargés de prendre les dispositions nécessaires pour ralentir la circulation virale dans les départements les plus touchés.

Au-delà de l'élargissement progressif de l'utilisation du pass sanitaire, l'exécutif compte également doper la vaccination, d'autant plus que la quasi-totalité des nouvelles contaminations surviennent chez des personnes non immunisées.

Alors que l'intervention télévisée d'Emmanuel Macron le 12 juillet a déjà entraîné une multiplication des demandes de rendez-vous, "on a décidé (...) d'accélérer, de déployer encore plus les doses", a souligné le Premier ministre.

"Dans les 15 jours qui viennent, on va ouvrir cinq millions de rendez-vous", a-t-il dit en ajoutant que l'objectif du gouvernement était désormais d'atteindre "50 millions fin août" pour les primo-vaccinés.

Intervenant par la suite devant le Sénat, Jean Castex a avancé des objectifs de deux millions de primo-injections cette semaine et de sept à huit millions sur les deux semaines suivantes "alors même que les deuxièmes doses augmentent fortement".

Le chef du gouvernement a en outre assuré que la France disposait des doses nécessaires pour atteindre ces objectifs.

PAS DE PASS SANITAIRE À L'ÉCOLE

Sur TF1, Jean Castex a également annoncé que des opérations de vaccination pour les 12-17 ans seraient déployées dans les collèges et lycées à partir de la rentrée.

Dans cette tranche d'âge pour laquelle la vaccination n'a été ouverte qu'au mois de juin, le pass sanitaire sera facultatif jusqu'au 30 août dans les lieux concernés.

Mais il n'y aura "pas de pass sanitaire dans les établissements scolaires", a assuré Jean Castex.

Selon les derniers chiffres officiels, 58% des adultes français sont intégralement vaccinés contre le COVID-19, soit une couverture vaccinale largement inférieure au niveau requis pour atteindre l'immunité collective.

Le nombre de nouvelles contaminations par le coronavirus SARS-CoV-2 enregistré sur 24 heures s'est élevé mercredi à environ 21.000, a dit le ministre de la Santé, Olivier Véran, à l'Assemblée nationale, avec une progression hebdomadaire du nombre d'infections sans précédent depuis le début de l'épidémie en France.

D'après le Premier ministre, 96% des personnes nouvellement infectées ne sont pas vaccinées.

(Reportage Myriam Rivet, avec la contribution de Nicolas Delame, Ingrid Melander et Bertrand Boucey, édité par Jean-Michel Bélot)