Michelin relève ses prévisions 2021, rebond post-Covid au S1

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Michelin releve ses previsions 2021, rebond post-covid au s1[reuters.com]
(Crédits : Alessandro Bianchi)

par Gilles Guillaume

PARIS (Reuters) - Michelin a relevé lundi ses prévisions 2021 grâce à un rebond des volumes post-Covid au premier semestre et à des gains de parts de marché dans les pneus de grand diamètre, reflet de l'engouement pour les SUV et pour les véhicules électriques.

Malgré la persistance de la crise sanitaire et les perturbations observées dans la chaîne d'approvisionnement mondiale, le spécialiste du pneumatique vise désormais un résultat opérationnel des secteurs annuel supérieur à 2,8 milliards d'euros à parités constantes - contre un objectif précédent supérieur à 2,5 milliards.

Il table aussi sur un cash flow libre structurel supérieur à un milliard d'euros, et non plus d'environ un milliard, après avoir affiché un cash flow avant acquisitions positif à hauteur de 361 millions d'euros sur la première moitié de l'année.

"Hors nouvel effet systémique lié à la Covid-19, Michelin envisage de renforcer ses positions dans cet environnement de marchés", a dit le groupe de Clermont-Ferrand dans un communiqué.

Michelin a gagné des parts de marché au premier semestre, notamment dans les grands pneus de 18 pouces et plus, les plus rémunérateurs.

"On ne grandit pas les roues des voitures pour le plaisir, on les grandit essentiellement parce que le poids des voitures augmente", a expliqué le directeur financier Yves Chapot dans une interview à Reuters. "Et l'électrification, qui est une bonne chose pour l'environnement, va dans ce sens."

Michelin a lancé depuis le début de l'année trois nouveaux pneumatiques développés spécialement pour des véhicules électriques.

Au-delà des motorisations, de l'électronique de puissance et des batteries, ce type de voiture alimente aussi une demande en pneumatiques spécifiques, plus résistants pour faire face au poids et au couple supérieurs des modèles électriques, et plus silencieux car le bruit du roulement n'est plus masqué par les vibrations ou le son du moteur thermique.

Le groupe, dont la part de marché dans les pneus pour voitures électriques est plus de trois fois supérieure à sa part de marché totale, compte encore gagner du terrain sur un segment appelé à croître rapidement en raison du durcissement des objectifs d'émissions de CO2.

Michelin est ainsi l'un des principaux fournisseurs du spécialiste californien de l'électrique Tesla.

Fidèle à sa stratégie de montée en gamme, le groupe a plus que compensé au premier semestre l'inflation des matières premières et des tarifs de transport grâce à ses hausses de prix. L'effet net prix/mix - matières premières, positif de 126 millions d'euros au premier semestre, devrait cependant être moins favorable au second semestre et pourrait ressortir neutre, a précisé le directeur financier Yves Chapot.

Sur la première moitié de l'année, ses ventes ont rebondi de 19,6% à 11,2 milliards d'euros pour un résultat opérationnel des secteurs de 1,4 milliard, soit une marge de 12,7%, contre 3,3% un an plus tôt, au plus fort de la crise provoquée par le coronavirus.

(Reportage Gilles Guillaume, édité par Jean-Stéphane Brosse)