UniCredit dépasse les attentes au T2, discute du rachat de Monte dei Paschi

reuters.com  |   |  743  mots
Unicredit depasse les attentes au t2, discute du rachat de monte dei paschi[reuters.com]
(Crédits : Yara Nardi)

par Valentina Za

MILAN (Reuters) - UniCredit a affiché vendredi un bénéfice net plus élevé que prévu pour le deuxième trimestre, au lendemain de l'annonce de l'entrée en discussions avec le gouvernement italien pour le rachat de sa consoeur Monte dei Paschi di Siena.

La deuxième banque d'Italie a déclaré tard jeudi qu'elle s'était mise d'accord avec le Trésor italien sur les lignes directrices d'une éventuelle opération de rachat de la banque toscane, sauvée par Rome en 2017.

UniCredit, qui a longtemps repoussé les pressions du gouvernement pour racheter Monte dei Paschi, a déclaré ne vouloir acquérir que des "parties sélectionnées" de la banque dans le cadre d'une opération qui laisserait ses réserves de capitaux inchangées tout en augmentant le bénéfice par action d'un pourcentage à deux chiffres.

Les discussions sur le rachat se dérouleront au cours des prochaines semaines et une décision devrait être prise à la mi-septembre, a déclaré Andrea Orcel, qui a pris les commandes d'UniCredit en avril.

Le directeur général estime que cette opération permettrait de réaliser d'importantes réductions de coûts et de renforcer la position d'UniCredit sur le marché italien, où elle s'est laissée devancer par Intesa Sanpaolo, devenue la plus grande banque d'Italie après l'absorption de sa rivale UBI l'année dernière.

UniCredit serait également protégé des risques juridiques pesant sur Monte dei Paschi à la suite d'années de mauvaise gestion et ne reprendrait aucun prêt douteux.

"Les conditions fixées pour les négociations cochent toutes les cases pour que le marché actions puisse potentiellement apprécier un accord final", ont estimé les analystes d'Autonomous dans une note.

A la Bourse de Milan, le titre UniCredit prenait 5,1% à 09h40 GMT, et celui de Monte dei Paschi gagnait 7,3%.

Monte dei Paschi manque de fonds propres à hauteur de 2,5 milliards d'euros et les résultats des tests de résistance des banques, attendus plus tard vendredi, devraient braquer les projecteurs sur ses finances fragiles.

PRÉVISION AMÉLIORÉE

UniCredit a également amélioré sa prévision de bénéfice pour 2021, son profit du deuxième trimestre dépassant les prévisions du marché grâce à des provisions moins élevées que prévu et à des revenus plus élevés.

Pour 2021, la banque s'attend désormais à un bénéfice net opérationnel, hors éléments exceptionnels, supérieur à 3 milliards d'euros, contre une estimation précédente d'environ 3 milliards. Ella a réitéré ses objectifs de revenus et de coûts.

Son bénéfice net pour la période avril-juin s'est établi à 1,03 milliard d'euros, contre une estimation moyenne des analystes de 736 millions.

Les provisions pour pertes sur prêts ont atteint 360 millions d'euros au cours de la période, soit moins que les 647 millions attendus par les analystes.

UniCredit table désormais sur un coût du risque, qui mesure les provisions par rapport aux volumes de prêts, inférieur à 50 points de base, contre moins de 70 points de base prévus précédemment.

La réduction des pertes sur prêts a également contribué aux bénéfices de Barclays et de Santander en début de semaine.

UniCredit a fait état de revenus de 4,4 milliards d'euros, supérieur aux 4,3 milliards prévus par les analystes, les commissions ayant rebondi de plus d'un cinquième par rapport à l'année dernière, lorsque l'Italie a imposé un confinement strict pour lutter contre la pandémie.

La hausse des commissions et des revenus de négociation a plus que compensé la baisse annuelle des revenus d'intérêts.

Le bénéfice de son activité principale de prêt, longtemps un point sensible pour UniCredit, a légèrement augmenté par rapport au trimestre précédent grâce à la contribution des fonds empruntés à des taux négatifs auprès de la Banque centrale européenne ainsi qu'à une reprise des volumes.

La banque a entrepris de relancer ses activités de prêt, et son nouveau directeur général - engagé après un désaccord entre son prédécesseur, Jean Pierre Mustier, et le conseil d'administration sur la stratégie - a déclaré que la phase de "repli actif" de la banque était désormais terminée.

(Reportage Valentina Za; version française Dagmarah Mackos, édité par Blandine Hénault)