Les États-Unis et la Chine s'accusent mutuellement d'intimidation

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Les etats-unis et la chine s'accusent mutuellement d'intimidation[reuters.com]
(Crédits : Evelyn Hockstein)

HANOI/SHANGHAI (Reuters) - La vice-présidente américaine Kamala Harris a accusé mercredi la Chine d'intimider les pays d'Asie du Sud-Est pour la deuxième fois en deux jours lors de sa tournée en Asie visant à contrer l'influence croissante de Pékin dans la région.

Plus tôt dans la journée, les médias officiels chinois ont accusé la vice-présidente américaine de chercher à diviser la Chine et ses voisins d'Asie du Sud-Est après les commentaires selon lesquels Pékin utiliserait la coercition et l'intimidation pour appuyer ses revendications en mer de Chine méridionale.

Kamala Harris a déclaré lors de sa visite à Hanoï qu'il était nécessaire d'accroître la pression sur Pékin concernant ses revendications maritimes.

"Nous devons trouver des moyens de faire pression, d'augmenter la pression (...) sur Pékin pour qu'il respecte la Convention des Nations unies sur le droit de la mer et qu'il remette en question ses revendications maritimes abusives et excessives", a déclaré Harris lors de sa rencontre avec le président vietnamien Nguyen Xuan Phuc.

La Chine, le Vietnam, le Brunei, la Malaisie, les Philippines et Taïwan ont des revendications territoriales rivales en mer de Chine méridionale, où se trouvent des gisements de gaz et de riches zones de pêche et par laquelle transitent d'importants échanges commerciaux.

Pékin, qui a mis en place des avant-postes militaires sur des îles artificielles en mer de Chine méridionale, s'oppose à ce que des navires de guerre étrangers pénètrent dans ce qu'il considère être ses eaux territoriales.

La marine américaine mène régulièrement des opérations dites de "liberté de navigation" dans les eaux contestées, alors que la Chine s'y oppose, affirmant qu'elles ne contribuent pas à la promotion de la paix dans la région.

Les déclarations de Kamala Harris interviennent alors qu'elle a entrepris une visite de sept jours en Asie, visant à montrer la volonté des Etats-Unis de contrer l'influence de la Chine dans la région Indo-Pacifique.

"En pointant la Chine du doigt et en l'accusant de 'coercition' et d''intimidation', Kamala Harris a délibérément ignoré sa propre hypocrisie, tenant de contraindre et d'intimider les pays de la région pour qu'ils se joignent à Washington dans sa tentative de contenir la Chine", a accusé le quotidien China Daily dans un éditorial.

L'administration américaine a qualifié la rivalité avec la Chine de "plus grand test géopolitique" du siècle et l'Asie du Sud-Est a vu les visites de représentants officiels américains se multiplier.

Mardi, l'arrivée au Vietnam de Kamala Harris a été retardée de quelques heures en raison d'inquiétudes suscitées par la survenue dans la capitale Hanoï d'un "incident de santé anormal" susceptible d'être apparenté au "syndrome de La Havane".

A Hanoï, Kamala Harris a rencontré les principaux dirigeants vietnamiens et leur a offert son soutien dans plusieurs domaines clés, notamment le renforcement de la sécurité maritime et l'augmentation du nombre de visites de navires de la marine américaine au Vietnam.

(James Pearson à Hanoi et David Stanway à Shanghai; version française Camille Raynaud et Anait Miridzhanian, édité par Blandine Hénault)