Stellantis veut réduire sa dépendance à l'Europe grâce à Citroën en Inde

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Stellantis veut reduire sa dependance a l'europe grace a citroen en inde[reuters.com]
(Crédits : Gonzalo Fuentes)

par Gilles Guillaume

PARIS (Reuters) - Stellantis lancera au second semestre 2022 une nouvelle Citroën C3 destinée à l'Inde et à l'Amérique latine, première étape d'une offensive visant à renforcer la présence de la marque aux chevrons dans les pays émergents et à réduire sa dépendance vis-à-vis du marché européen.

Cette nouvelle berline polyvalente de moins de quatre mètres, qui arbore le même nom et le même look pimpant que la citadine européenne mais varie beaucoup dans sa conception, marque le véritable retour de Citroën sur un marché indien prometteur mais où les constructeurs étrangers se cassent régulièrement les dents.

Ford a été le dernier en date à jeter l'éponge la semaine dernière faute d'avoir réussi à se faire une place dans un pays ultra-dominé par l'indien Maruti Suzuki et le coréen Hyundai.

"La nouvelle C3 est le premier modèle d'une famille de trois véhicules à vocation internationale, développés et produits en Inde et en Amérique du Sud, qui seront commercialisés dans ces deux régions au cours des trois prochaines années", a expliqué jeudi Vincent Cobée, directeur général de la deuxième marque historique de l'ex-PSA, au cours d'une conférence de presse.

Citroën n'était pas revenue en Inde depuis les années 1930 après son coup d'éclat de la "Croisière jaune". Elle compte sur ce marché, appelé à devenir d'ici 2030 le troisième mondial après la Chine et les Etats-Unis, pour atteindre son objectif de 30% des ventes hors d'Europe d'ici le milieu de la décennie, contre 15% seulement actuellement.

L'Inde, l'Amérique latine, mais aussi l'exportation vers l'Afrique et l'Asie du Sud-Est à partir de ces "deux camps de base" devrait aider l'internationalisation de la marque, avec ou sans la Chine où Stellantis n'a toujours pas finalisé sa stratégie pour redresser des ventes en berne.

Conscient que le marché indien reste délicat, Stellantis a choisi une approche prudente. Il ne se lance pas seul mais à travers des coentreprises avec le groupe indien CK Birla et avec une usine d'assemblage de véhicules déjà existante.

Il prévoit aussi de vendre dès le départ des véhicules en ligne et de ne développer son réseau physique de distribution qu'au fur et à mesure, en utilisant au passage les synergies offertes par la fusion avec FCA.

"Nous sommes en discussion avec Jeep, qui est déjà présent en Inde avec un réseau, pour voir dans quelle mesure nous pouvons faire tout ceci dans une entente qui rendra les deux réseaux plus efficaces", a ajouté Vincent Cobée.

(Reportage Gilles Guillaume, édité par Jean-Stéphane Brosse)