Grande-Bretagne : "Ne cédez pas à la panique", demande un ministre aux consommateurs

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Grande-bretagne: ne cedez pas a la panique, demande un ministre aux consommateurs[reuters.com]
(Crédits : Henry Nicholls)

par Guy Faulconbridge, James Davey et Kate Holton

LONDRES (Reuters) - Les Britanniques ne devraient pas se lancer dans des achats de panique par crainte de pénuries cet hiver, car le Royaume-Uni ne sera pas confronté aux grèves et coupures d'électricité qui avaient paralysé le pays à la fin des années 1970, a assuré jeudi un ministre.

La flambée des prix du gaz naturel européen et d'autres matières premières accentue la pression sur les producteurs et les chaînes d'approvisionnement britanniques, déjà fragilisés par le déficit de main d'oeuvre dû au Brexit.

Le premier groupe de supermarchés au Royaume-Uni, Tesco, a prévenu la semaine dernière les autorités que le manque de chauffeurs routiers allait provoquer un élan de panique à l'approche de Noël si rien n'est fait pour y remédier, alors que localement, certains rayons sont déjà vides, notamment de boissons gazeuses.

Un porte-parole de Sainsbury's, numéro deux du secteur, a également mis en garde contre le manque de certains produits, tout en assurant que des alternatives existent.

"Il n'y a aucune raison que les gens se lancent dans des achats de panique", a réagi le secrétaire d'Etat aux Petites entreprises et aux Consommateurs, Paul Scully.

"Nous ne sommes plus du tout dans les années 1970", a-t-il répondu à un journaliste de Times Radio qui lui demandait si le pays devait se préparer à un nouvel "hiver de mécontentement", comme celui de 1978-79 dominé par les grèves et l'inflation, qui a fortement marqué l'histoire contemporaine du Royaume-Uni.

MANQUE DE CHAUFFEURS ROUTIERS

Les chaînes de supermarchés et les éleveurs de volaille, menacés par une pénurie de dioxyde de carbone en raison de la hausse du prix du gaz, ont lancé un appel à l'aide et demandé au gouvernement de faciliter la recherche de main d'oeuvre, en particulier de chauffeurs routiers.

Le Royaume-Uni est confronté à une pénurie d'au moins 90.000 chauffeurs depuis le Brexit, qui a fermé les portes du pays à certains Européens, et en raison de la pandémie qui en a empêché d'autres de se former.

"Nous sommes confrontés à cette pénurie au pire moment", souligne Richard Walker, directeur exécutif des supermarchés Iceland, qui déplore avoir dû annuler des livraisons et ne pas pouvoir reconstituer ses stocks alors que se profile la période de ventes la plus active de l'année.

La fédération nationale des agriculteurs a écrit de son côté au Premier ministre Boris Johnson pour lui demander de mettre en place urgemment un nouveau système de visas pour faciliter l'arrivée de travailleurs étrangers - une demande qui va à l'encontre des promesses des partisans du Brexit.

La hausse des prix du gaz a provoqué la faillite de six fournisseurs d'énergie depuis le début du mois, laissant près d'un million et demi de britanniques à la merci d'une hausse brutale de leur facture.

A un peu plus d'un mois de la conférence des Nations unies sur le climat (COP26) à Glasgow, le producteur d'électricité Drax Group a annoncé qu'il pourrait prolonger la durée de vie de ses centrales à charbon, un message désastreux pour la lutte contre le changement climatique.

(Version française Tangi Salaün, édité par Sophie Louet)