La sortie de crise entre France et USA "prendra du temps", selon Le Drian

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La sortie de crise entre france et etats-unis prendra du temps, selon le drian[reuters.com]
(Crédits : Pool)

PARIS (Reuters) - Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a indiqué jeudi dans un communiqué avoir constaté lors d'un entretien avec son homologue américain Antony Blinken que la sortie de crise entre la France et les Etats-Unis "prendrait du temps".

La décision soudaine de l'Australie d'annuler un contrat passé avec Naval Group pour acquérir 12 sous-marins français et de conclure à la place un partenariat stratégique avec les Etats-Unis et la Grande-Bretagne a provoqué la colère de la France, qui a dénoncé un "coup dans le dos" et a rappelé la semaine dernière ses ambassadeurs à Washington et à Canberra.

Le président français Emmanuel Macron et le président américain Joe Biden sont convenus mercredi de lancer des "consultations approfondies" pour mettre en place les "conditions garantissant la confiance" entre Paris et Washington après la crise provoquée par cette affaire.

A la suite de cet entretien, Emmanuel Macron a décidé que l'ambassadeur français aux Etats-Unis retournerait la semaine prochaine à Washington, a indiqué mercredi l'Elysée.

Jean-Yves Le Drian a rappelé jeudi qu'une "première étape" avait été franchie lors de l'entretien téléphonique entre les deux dirigeants, mais il a dit constater "que la sortie de crise entre nos deux pays prendrait du temps et requerrait des actes", a-t-il dit dans un communiqué relayé par le Quai d'Orsay.

Le chef de la diplomatie française, qui a rencontré Antony Blinken à la représentation permanente de la France auprès des Nations unies, à New York, est convenu de "maintenir un contact étroit" avec le secrétaire d'Etat américain, est-il ajouté.

Dans un communiqué, le département d'Etat américain a rapporté qu'Antony Blinken et Jean-Yves Le Drian ont discuté de projets pour des "consultations bilatérales approfondies" et de la stratégie de l'UE pour la coopération dans l'Indo-Pacifique.

Emmanuel Macron et Joe Biden ont prévu de se rencontrer fin octobre en Europe, ont fait savoir mercredi l'Elysée et la Maison blanche.

Jean-Yves Le Drian avait souligné samedi que le rappel par Paris de ses ambassadeurs aux Etats-Unis et en Australie était un "acte politique lourd" montrant "la force de la crise".

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a pour sa part demandé mercredi à la France de se ressaisir après ce différend sur le dossier des sous-marins.

Scott Morrison, son homologue australien, a dit mercredi avoir essayé d'organiser, en vain jusqu'à présent, un entretien avec Emmanuel Macron.

Dans les colonnes du Figaro, le PDG de Naval Group, Pierre Eric Pommellet, a dénoncé la décision "sans aucun préavis, avec une brutalité inouïe" de la part de Canberra, auquel le groupe français devrait remettre "dans les prochaines semaines" une proposition détaillée pour être indemnisé.

(Rédigé par Jean Terzian, édité par Nicolas Delame et Sophie Louet)