Kering : Gucci sous les attentes au troisième trimestre, coup de frein en Asie

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Kering: le covid-19 a freine la reprise des ventes de gucci au troisieme trimestre[reuters.com]
(Crédits : Mike Segar)

par Mimosa Spencer

PARIS (Reuters) - Gucci, la marque phare de Kering, a vu la croissance de ses ventes ralentir au troisième trimestre à 3,8%, une performance inférieure aux attentes que le groupe de luxe explique par la résurgence de l'épidémie de COVID-19 en Asie.

À 4,19 milliards d'euros, le chiffre d'affaires global du groupe dirigé par François-Henri Pinault, qui possède aussi Yves Saint Laurent et Balenciaga entre autres, a toutefois progressé de 12,6% sur un an en données publiées et de 12,2% en données comparables (hors effets de change et variations de périmètre), alors que le consensus des estimations d'analystes le donnait en hausse de 11%.

Mais les investisseurs attendaient surtout les performances de Gucci, une marque qui réalise à elle seule plus de la moitié du chiffre d'affaires du groupe mais qui a montré des signes d'essoufflement après une croissance spectaculaire entre 2015 et 2019.

Pour juillet-septembre, les analystes tablaient sur une croissance de 9% des ventes de Gucci après un rebond de 86% sur les trois mois précédents.

Yves Saint Laurent affiche pour sa part une croissance de 28,1% au troisième trimestre, contre 8,9% pour Bottega Veneta et 26% pour les autres maisons du groupe.

Kering met en avant une "très bonne dynamique" en Amérique du Nord, où ses principales maisons affichent une croissance à données comparables de 31%, et une amélioration continue en Europe de l'Ouest (+15%) et au Japon (+3%), qui restent touchés par l'absence de touristes. Mais en Asie-Pacifique, l'impact de la résurgence de cas de COVID au cours de l'été a contribué à faire tomber la croissance à 1% seulement après +19% sur avril-juin.

LA CROISSANCE DE LA MARGE ATTENDUE SOUS 1,5 POINT

Le directeur financier, Jean-Marc Duplaix, a déclaré aux journalistes tabler sur une nouvelle accélération des ventes de Gucci au quatrième trimestre, grâce entre autres à l'arrivée dans ses boutiques de la nouvelle collection Aria.

Il a précisé qu'en raison des investissements prévus pour soutenir Gucci, la progression de la marge d'exploitation (marge d'Ebit) du groupe serait probablement inférieure à 1,5 point sur l'ensemble de 2021.

Jean-Marc Duplaix a expliqué que les consommateurs chinois avaient adopté une attitude attentiste avant le lancement de la collection Aria.

La Chine a été l'un des principaux moteurs de croissance du marché du luxe pendant des années mais les investisseurs surveillent aujourd'hui l'évolution du comportement des consommateurs face à la volonté affichée de Pékin de réduire les inégalités de richesse dans un contexte de ralentissement de la croissance économique.

Les autorités ont annoncé récemment envisager de nouvelles taxes, sur l'immobilier notamment, dans le cadre de la politique de "prospérité commune" lancée par le président Xi Jinping.

Le principal concurrent de Kering, LVMH, a annoncé la semaine dernière une croissance organique de 20% au troisième trimestre à 15,51 milliards d'euros, malgré un ralentissement aux Etats-Unis et Asie après un premier semestre exceptionnel dans ces deux zones.

En Bourse, Kering affiche une hausse d'un peu moins de 10% depuis le début de l'année, contre +26,5% pour LVMH et +20% pour l'indice CAC 40.

(Reportage Mimosa Spencer et Silvia Aloisi, version française Marc Angrand, édité par Jean-Michel Bélot et Bertrand Boucey)