France : Déficit revu à la hausse en 2022 avec les mesures "anti-inflation"

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France: deficit revu a la hausse en 2022 sous l'effet des depenses energetiques[reuters.com]
(Crédits : Gonzalo Fuentes)

par Leigh Thomas

PARIS (Reuters) - Le gouvernement français s'attend à ce que le déficit budgétaire soit un peu plus élevé que prévu en 2022 en raison des dépenses engagées pour compenser la hausse des prix de l'énergie, qui effaceront le bénéfice de recettes fiscales accrues, a dit vendredi Bruno Le Maire.

Le ministre de l'Economie et des Finances a précisé que le déficit budgétaire serait en revanche moins élevé qu'attendu cette année grâce à un rebond économique post-pandémie de COVID-19 plus fort qu'escompté.

"Nous tenons parole sur le déficit, il est ramené à 8,1% en 2021. Nous tenons parole sur le déficit en 2022, il est à 5% comme je l'avais indiqué lors de la présentation générale de la loi de finances", a déclaré Bruno Le Maire à des journalistes en marge d'un déplacement à Briançon (Hautes-Alpes).

"Nous réduirons la dette publique en-dessous de 114% dès 2022", a-t-il ajouté.

Le gouvernement a annoncé il y a dix jours avoir revu à la hausse sa prévision de croissance du produit intérieur brut (PIB) pour 2021, à 6,25% contre 6% auparavant. Selon Bruno Le Maire, cela devrait générer 4 milliards d'euros de recettes fiscales supplémentaires cette année, et 5,2 mds d'euros en 2022.

Le déficit public devrait donc s'élever à 8,1% du PIB en 2021, au lieu des 8,4% prévus le mois dernier lors de la présentation du projet de loi de finances (PLF).

En revanche, il devrait atteindre 5,0% l'année prochaine au lieu des 4,8% prévus dans le PLF, les dépenses supplémentaires évaluées à 10,2 milliards d'euros effaçant le bénéfice attendu de la hausse des recettes fiscales.

Bruno Le Maire a indiqué que le gouvernement s'attend à consacrer 6,2 milliards d'euros aux mesures annoncées pour atténuer l'effet de la flambée des prix de l'énergie.

Les autres dépenses non budgétées dans le PLF s'élèvent à 2,8 milliards d'euros pour le plan d'investissement France 2030 dévoilé par Emmanuel Macron la semaine dernière, et à €1,2 md pour le plan de formation que le chef de l'Etat présentera dans quelques jours et qui inclura un revenu d'engagement, a ajouté le ministre.

En plus du gel des prix du gaz et de l'électricité, le Premier ministre Jean Castex a annoncé jeudi le versement d'une "indemnité inflation" exceptionnelle de 100 euros aux Français gagnant moins de 2.000 euros net par mois afin de les aider à faire face à la hausse des prix, de l'essence notamment.

Bruno Le Maire a indiqué que ces indemnités qui seront versées à 38 millions de Français coûteront 3,8 milliards d'euros, essentiellement imputés au budget 2021.

"On est sorti du 'quoi qu'il en coûte', il y a aujourd'hui un moment difficile avec l'inflation et on accompagne les Français", a dit le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, lors d'un déplacement en Vendée. "C'est parce qu'on a été rigoureux qu'on peut être généreux et on va évidemment continuer à accompagner les Français."

(Version française Myriam Rivet et Tangi Salaün, édité par Sophie Louet)