"Nous n'avons pas le temps" : concentration record des gaz à effet de serre, le monde s'agite

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nous n'avons pas le temps : concentration record des gaz a effet de serre, le monde s'agite[reuters.com]
(Crédits : Denis Balibouse)

par Emma Farge et Gerry Mey

GENÈVE/GLASGOW (Reuters) - Les concentrations de gaz à effet de serre ont battu l'an dernier un record et face à la hausse des températures, le monde est "très loin du but", ont déclaré lundi les Nations Unies (Onu), soulignant l'ampleur de la tâche à laquelle seront confrontés les Etats à Glasgow.

Selon un rapport de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), les concentrations de dioxyde de carbone se sont élevées à 413,2 parties par million (ppm) en 2020, un niveau supérieur à la moyenne des dix années antérieures malgré un recul des émissions d'environ 5,6% lié aux restrictions sanitaires.

"Au rythme où augmentent les concentrations de gaz à effet de serre, l'élévation des températures à la fin du siècle sera bien supérieure aux objectifs de l'Accord de Paris (...). Nous sommes très loin du but", a affirmé dans un communiqué Petteri Taalas, Secrétaire général de l'OMM.

"Nous devons repenser l'industrie, le secteur énergétique et les transports, et tout notre mode de vie", a-t-il ajouté tout en appelant à une "majoration spectaculaire" des engagements à la COP26, qui doit débuter dimanche.

Les discussions prévues à Glasgow constituent une dernière chance pour les dirigeants du monde de limiter l'élévation des températures de 1,5 à 2 degrés Celsius d'ici 2100, conformément aux objectifs de l'Accord de Paris.

"Ce sommet va être très, très difficile", a commenté le Premier ministre britannique Boris Johnson lors d'une conférence de presse avec des enfants.

"Je suis très inquiet car cela pourrait mal tourner et nous pourrions ne pas obtenir les accords dont nous avons besoin et c'est 'touch and go', c'est très, très difficile, mais je pense que cela peut être fait", a-t-il ajouté.

Les enjeux pour la planète sont considérables, parmi lesquels l'impact du réchauffement climatique sur les moyens de subsistance économiques et la stabilité future du système financier mondial.

Le prince héritier d'Arabie saoudite a déclaré samedi que le premier exportateur mondial de pétrole visait à atteindre la neutralité carbone d'ici 2060, soit dix ans plus tard que les États-Unis.

À Londres, les militants climatiques ont relancé leur campagne de mobilisation et perturbé la circulation dans le quartier financier de la ville, tandis qu'à Madrid, quelques dizaines de personnes ont organisé un sit-in de protestation dont Alberto, 27 ans.

"Nous n'avons pas le temps. Il est déjà tard et si nous ne nous joignons pas à l'action pour contrer ce qui est en train de se produire, nous n'aurons pas le temps de sauver ce qui reste."

(Avec la contribution de William James, Kylie MacLellan à Londres, Zuzanna Szymanska à Berlin, Marco Trujillo à Madrid, rédigé par Michael Shields, version française Juliette Portala, édité par Jean-Michel Bélot)