Shell, en dessous des attentes au T3, se fixe des objectifs climatiques plus stricts

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Shell, en dessous des attentes au t3, se fixe des objectifs climatiques plus stricts[reuters.com]
(Crédits : Thilo Schmuelgen)

LONDRES (Reuters) - Royal Dutch Shell s'est fixé jeudi des objectifs plus stricts en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre après avoir fait état d'un bénéfice trimestriel en dessous des attentes, à 4,13 milliards de dollars (3,56 milliards d'euros).

Shell s'est engagé à des émissions nettes nulles d'ici à 2050 mais est sous pression pour accélérer cet objectif. En mai, un tribunal néerlandais lui a ordonné de réduire toutes ses émissions - y compris celles provenant de la combustion de ses produits par ses clients (Scope 3) - de 45% d'ici à 2030.

Shell, qui a fait appel de cette décision, a dit jeudi qu'il comptait réduire de moitié les émissions absolues issues de ses activités et de l'électricité qu'il utilise (connues sous le nom d'émissions de Scope 1 et 2) d'ici 2030 par rapport à 2016.

Le groupe s'était précédemment fixé pour objectif de réduire l'intensité carbone de ses produits, qui correspond aux émissions par unité d'énergie produite plutôt qu'en termes absolus, d'au moins 6% d'ici à 2023, 20% d'ici à 2030, 45% d'ici à 2035 et 100% d'ici à 2050, par rapport aux niveaux de 2016.

Shell a également confirmé la distribution de sept milliards de dollars à ses actionnaires à partir de l'année prochaine, après la conclusion d'un accord de 9,5 milliards de dollars pour la vente de ses actifs dans la région du bassin permien des États-Unis à ConocoPhillips.

Au troisième trimestre, le bénéfice ajusté de Shell s'est révélé inférieur à la prévision moyenne des analystes fournie par la société, qui tablait sur un bénéfice de 5,31 milliards de dollars. Le groupe avait réalisé un bénéfice de 5,53 milliards de dollars au trimestre précédent et de 955 millions de dollars un an plus tôt.

Shell avait précédemment évoqué un impact négatif de l'ordre de 400 millions de dollars sur ses bénéfices du troisième trimestre dû aux dégâts provoqués par l'ouragan Ida en août aux États-Unis et une augmentation des flux de trésorerie due à la flambée des prix du gaz naturel et de l'électricité.

A la Bourse de Londres, l'action Shell reculait de 2,8% dans la matinée.

Les prix du gaz et de l'électricité ont grimpé en flèche cet automne, l'insuffisance des approvisionnements en gaz s'étant heurtée à la forte demande des économies qui se remettent de la pandémie de COVID-19.

Cela a permis à Shell d'augmenter ses flux de trésorerie d'exploitation d'environ 54% sur le trimestre pour atteindre 16 milliards de dollars, et de réduire sa dette nette à 57,5 milliards de dollars, contre 65,7 milliards de dollars au trimestre précédent.

Le groupe a vu sa production de pétrole et de gaz baisser au troisième trimestre à 2,08 millions de barils équivalent pétrole par jour (Mbep/j) en raison de la pandémie de COVID-19 et des ouragans qui ont forcé l'arrêt des plateformes offshore.

La production de pétrole a baissé de 4% par rapport au deuxième trimestre pour atteindre 1,49 million de barils par jour, tandis que celle de gaz a chuté de 17% à 3,39 millions de pieds cubes par jour.

Sa production de gaz naturel liquéfié (GNL) devrait augmenter à 8-8,6 millions de tonnes au quatrième trimestre, a déclaré le groupe.

Shell prévoit également d'investir environ 20 milliards de dollars en 2021, contre une prévision précédente qui donnait des dépenses inférieures à 22 milliards de dollars.

(Reportage Shadia Nasralla; version française Dagmarah Mackos, édité par Blandine Hénault)