En pleine reprise épidémique, la France tente de se protéger du variant Omicron

reuters.com  |   |  692  mots
Coronavirus : 13 cas suspects de contaminations par omicron en france[reuters.com]
(Crédits : Hannah Mckay)

PARIS (Reuters) - La France, confrontée actuellement à une "reprise massive" de l'épidémie de COVID-19, va instaurer à compter de samedi un nouveau protocole renforcé pour les déplacements internationaux, afin de limiter la propagation sur son territoire du nouveau variant Omicron du coronavirus SARS-CoV-2, a annoncé mercredi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal.

"Nous traquons aujourd'hui le variant Omicron avec la plus grande vigilance", a expliqué Gabriel Attal lors du compte-rendu du conseil des ministres, en expliquant que 13 cas suspects de contamination par ce nouveau variant avaient pour l'instant été recensés sur l'ensemble du territoire français.

Au vu de la forte probabilité que des personnes infectées par ce nouveau variant identifié en Afrique du Sud soient déjà présentes en France, même si elles ne seront identifiées que dans les heures ou jours à venir, la stratégie du gouvernement pour éviter une "submersion" va consister à combiner détection précoce, mesures de freinage et vaccination, a souligné Gabriel Attal.

Le protocole encadrant les déplacements internationaux va donc être renforcé à partir de samedi et un test de dépistage du coronavirus négatif réalisé dans un délai de 48 heures sera requis pour tous les voyageurs en provenance de pays extérieurs à l'Union européenne, qu'ils soient ou non vaccinés.

Pour les voyageurs à l'arrivée d'un Etat membre de l'UE, le test, datant de moins de 24 heures, ne sera réclamé qu'aux non-vaccinés.

Les vols depuis sept pays d'Afrique australe, suspendus depuis la fin de la semaine dernière pour éviter la propagation du nouveau variant Omicron du coronavirus, reprendront samedi mais seront strictement encadrés et limités à certaines catégories de personnes, avec un protocole renforcé (tests au départ et à l'arrivée, obligation d'isolement sous peine d'amende, notamment).

Ces sept pays figurent désormais dans une catégorie "rouge écarlate", dans laquelle ont également été intégrés l'Île Maurice, le Malawi et la Zambie.

"EFFET COUPE-FEU"

Sur le terrain, c'est pour l'instant le variant Delta qui alimente la flambée épidémique actuelle.

"L'épidémie sévit sur tout le territoire", a expliqué Gabriel Attal, en soulignant que le taux d'incidence hebdomadaire dépasse désormais le seuil d'alerte maximale de 200 nouvelles infections pour 100.000 habitants sur sept jours dans toutes les régions de France, sauf la Normandie.

La couverture vaccinale, relativement élevée en France avec 75,5% de la population totale couverte par un schéma vaccinal complet, a permis pour l'instant de préserver le système de soins.

Mais la tension hospitalière, bien que plus limitée que lors des précédentes vagues, "augmente nettement (...) et pourrait rapidement devenir une contrainte forte", a prévenu le porte-parole du gouvernement en soulignant que le nombre d'hospitalisations pour COVID-19 venait de franchir la barre des 10.000, pour la première fois depuis le mois d'août.

Dans ce contexte, le gouvernement mise toujours sur une campagne de rappel vaccinal massive pour exercer "un effet coupe-feu" sur l'épidémie, a expliqué le ministre de la Santé Olivier Véran à la presse en marge d'un déplacement dans un centre de vaccination parisien.

Avec l'élargissement la semaine dernière des conditions d'accès au rappel vaccinal contre le COVID-19, "nous serons ce soir au-delà des huit millions de Français ayant reçu un rappel", a annoncé le ministre, en précisant que 300 centres supplémentaires allaient être ouverts et que de nouveaux créneaux de rendez-vous seraient ajoutés dans les centres encore actifs.

Au-delà du rappel, la campagne vaccinale initiale doit également se poursuivre.

"Bien sûr je souhaite ardemment que ceux qui n'ont pas encore fait cette démarche de se faire vacciner le fassent", a souligné Olivier Véran.

"On est encore au rythme d'un million de Français qui se font vacciner pour la première fois sur un mois, je souhaite évidemment que cela s'amplifie: c'est notre protection collective, c'est notre sésame pour sortir de cette cinquième vague sans mesures supplémentaires."

(Rédigé par Myriam Rivet, édité par Jean-Michel Bélot et Blandine Hénault)