Air France-KLM envisage le report de son augmentation de capital à cause d'Omicron

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Air france-klm envisage le report de son augmentation de capital a cause d'omicron[reuters.com]
(Crédits : Eric Gaillard)

par Abhinav Ramnarayan et Gwénaëlle Barzic

LONDRES (Reuters) - Air France-KLM envisage de reporter son augmentation de capital en raison des restrictions de voyages imposées à travers le monde afin d'empêcher la propagation du variant Omicron du coronavirus, a appris Reuters mercredi de deux personnes au fait de la question.

Le groupe de compagnies aériennes espérait lever au moins un milliard d'euros de capital d'ici la fin de l'année pour compenser l'impact de la crise sanitaire et rembourser des aides publiques, mais ce projet devrait désormais être repoussé, ont déclaré les sources.

Détecté initialement en Afrique du Sud, le variant Omicron du coronavirus a ravivé les craintes d'un regain de la pandémie de COVID-19 à travers le monde et poussé des pays à mettre en place de nouvelles mesures frontalières.

"L'équation ne fonctionne pas. Ils doivent vendre l'idée d'un redressement mais cela ne marche pas avec Omicron qui plane", a déclaré l'une des sources.

Air France-KLM a refusé de s'exprimer.

En Europe, en Amérique et en Asie, de nombreux pays ont renforcé leurs contrôles frontaliers et leurs mesures sanitaires face à l'incertitude entourant la dangerosité du variant Omicron et sa possible résistance aux vaccins contre le COVID-19 actuellement disponibles.

Alors que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a jugé lundi "très élevé" le risque mondial lié au variant Omicron, cette crainte d'une résurgence de la pandémie a fait rechuter en Bourse les actions des entreprises du tourisme et des voyages. Les actions Air France-KLM et Lufthansa ont perdu environ 9% depuis vendredi et le titre IAG, propriétaire de British Airways, quasiment 15%.

En avril dernier, Air France-KLM a déjà procédé à une recapitalisation de 4 milliards d'euros dans le cadre d'un nouveau plan d'aide obtenu auprès de l'Etat français, lequel a ainsi doublé sa participation dans le groupe pour la porter à 30%.

Les 10 milliards d'euros de liquidités dont disposait le groupe fin septembre rendent possible un report de la nouvelle levée de capitaux. Toutefois Air France-KLM doit rembourser les aides publiques pour que soit levée une interdiction de procéder à des fusions ou acquisitions, a fait savoir une source gouvernementale française.

Ben Smith, directeur général du groupe, a déclaré fin septembre que celle-ci envisageait de procéder "le plus tôt possible" à une nouvelle levée de capitaux. Il n'avait pas donné de date précise.

Avec les différents plans d'aide gouvernementaux, la dette nette d'Air France a gonflé à 10,2 milliards d'euros, selon des données Eikon, et les coûts des emprunts du groupe ont flambé au cours de la semaine écoulée.

"Je leur déconseillerais de se présenter sous peu devant les marchés - les conditions ne sont pas idéales à l'heure actuelle, pour toutes les sociétés, encore plus pour une entreprise de voyage sans note de crédit", a déclaré une troisième source bancaire, en référence au fait qu'aucune grande agence de notation n'attribue de note à Air France-KLM.

(Reportage Abhinav Ramnarayan à Londres et Gwénaëlle Barzic à Paris; version française Jean Terzian, édité par Bertrand Boucey)