Coronavirus : Vers une obligation vaccinale à partir de février en Allemagne

reuters.com  |   |  586  mots
Coronavirus: vers une obligation vaccinale a partir de fevrier en allemagne[reuters.com]
(Crédits : Pool)

BERLIN (Reuters) - L'Allemagne a adopté jeudi de nouvelles mesures de restriction visant notamment les personnes non vaccinées contre le COVID-19 pour tenter d'endiguer une quatrième vague épidémique, et envisage l'instauration d'une obligation vaccinale à compter de février prochain, dans un contexte d'inquiétudes autour du nouveau variant Omicron.

La chancelière sortante Angela Merkel, son successeur Olaf Scholz et les représentants des 16 Länder allemands sont convenus de limiter l'accès des non-vaccinés aux commerces strictement essentiels comme les magasins alimentaires, les pharmacies ou les boulangeries par exemple.

Ils sont également parvenus à un accord pour passer une loi visant à mettre en place d'une obligation vaccinale à l'échelle nationale. Le Conseil national d'éthique allemand devra rédiger le projet de loi, qui sera débattu et voté par le Bundestag d'ici au mois de février.

Des mesures spécifiques seront également prises dans les régions où le taux d'incidence dépasse 350 nouvelles contaminations pour 100.000 personnes sur sept jours, avec une limitation à 50 personnes des rassemblements dans les lieux clos, la fermeture des discothèques et salles de spectacles.

Autant de mesures de "solidarité nationale" pour Angela Merkel, qui visent à éviter que de nouveaux confinements ne viennent affecter la reprise encore fragile de la première économie de la zone euro.

"La situation est très grave", a déclaré Angela Merkel lors d'une conférence de presse aux côtés d'Olaf Scholz, qui devrait être élu au poste de chancelier la semaine prochaine par le Bundestag. "Le nombre de nouvelles infections s'est stabilisé, mais à un niveau encore bien trop élevé", a-t-elle ajouté.

Alors que le dernier bilan disponible s'établissait à 73.000 nouvelles contaminations par le coronavirus SARS-CoV-2 et 388 décès imputés au COVID-19 en 24 heures dans le pays, les autorités craignent que le système hospitalier ne soit une nouvelle fois débordé.

POUR VÉRAN, LE CHOIX DU PASS SANITAIRE A ÉTÉ PAYANT

Pour de nombreux experts, la recrudescence des contaminations en Allemagne est notamment liée aux réticences d'une grande partie de la population à l'égard de la vaccination. Ils reprochent également aux autorités d'avoir trop tardé à agir pour limiter la propagation du virus.

Le débat autour de l'obligation vaccinale prend de l'ampleur ces dernières semaines, alors que l'Europe est confrontée à une nouvelle vague épidémique.

L'Autriche a déjà annoncé le mois dernier qu'elle rendrait la vaccination contre le COVID-19 obligatoire à compter de février prochain.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a estimé mercredi qu'une telle éventualité devait être discutée à l'échelle européenne, même si ces décisions relèvent des prérogatives des Etats membres.

"L'obligation vaccinale n'est pas le choix que la France a fait", a rappelé mercredi le ministre français de la Santé, Olivier Véran, en marge d'un déplacement dans un centre de vaccination parisien.

"Nous avons fait le choix nous du pass sanitaire, qui est un incitatif puissant" et nous a permis d'avoir une couverture vaccinale beaucoup plus élevée que les pays qui s'interrogent actuellement sur l'opportunité d'instaurer une obligation vaccinale, a-t-il alors expliqué.

En France, 75,5% de la population totale dispose d'un schéma vaccinal complet alors que la couverture vaccinale s'élève à près de 68% en Allemagne et 64,5% en Autriche, selon des données officielles.

(Reportage Andreas Rinke, Paul Carrel and Thomas Escritt, rédigé par Joseph Nasr, version français Myriam Rivet, édité par Jean-Stéphane Brosse)