Des pays européens, dont la France, projettent l'ouverture d'une représentation diplomatique commune en Afghanistan, dit Macron

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Des pays europeens, dont la france, projettent l'ouverture d'une representation diplomatique commune en afghanistan, dit macron[reuters.com]
(Crédits : Sarah Meyssonnier)

par John Irish

DOHA (Reuters) - Plusieurs pays européens, dont la France, travaillent à l'ouverture d'une représentation diplomatique commune en Afghanistan afin de permettre à leurs ambassadeurs respectifs de regagner le pays désormais contrôlé par les taliban, a déclaré samedi Emmanuel Macron.

Après la prise de Kaboul par les fondamentalistes islamistes en août dernier, les Etats-Unis et plusieurs autres pays occidentaux ont fermé leur ambassade à Kaboul en marge du retrait chaotique des derniers militaires américains.

Les Occidentaux, qui ne reconnaissent pas "l'administration temporaire" des taliban, réclament la formation d'un gouvernement "inclusif" alors que le cabinet actuel ne compte que des hommes, des Pachtounes, taliban pour la plupart.

L'Onu demande que les institutions afghanes reflètent davantage la diversité du pays, qui est en proie à une crise économique et humanitaire aiguë.

Emmanuel Macron a précisé à des journalistes à Doha que le projet de représentation diplomatique commune était "une démarche différente de celle de la reconnaissance politique" et "du dialogue politique avec les taliban".

"Nous réfléchissons à une organisation à plusieurs pays, (...) un site commun à plusieurs Européens où nos ambassadeurs peuvent être présents", a-t-il expliqué, avant de partir pour Djeddah, en Arabie saoudite.

"Nous aurons une représentation diplomatique dès qu'on peut ouvrir", a-t-il ajouté, soulignant les impératifs de sécurité.

Après avoir conclu vendredi à Dubaï la vente de 80 Rafale aux Emirats arabes unis, le président français a fait une halte au Qatar avant une dernière étape controversée en Arabie saoudite.

Il sera le premier dirigeant occidental d'importance à s'entretenir avec le prince héritier Mohammed ben Salman depuis l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi en 2018 à Istanbul - un crime que Ryad est soupçonné d'avoir commandité.

(Avec la contribution d'Andrew Mills, version française Sophie Louet)