Le pape voit dans la démission de Mgr Aupetit une "injustice"

reuters.com  |   |  346  mots
Le pape voit dans la demission de mgr aupetit une injustice[reuters.com]
(Crédits : Charles Platiau)

A BORD DE L'AVION PAPAL (Reuters) - Le pape François a dit lundi avoir accepté la démission de l'archevêque de Paris, Monseigneur Michel Aupetit, non parce qu'il avait commis un péché, mais parce que les commérages à son sujet ne lui permettaient plus d'exercer sa fonction pastorale.

Le souverain pontife a accepté la semaine dernière la démission de Mgr Aupetit, qui la lui avait soumise à la suite d'une information de presse lui prêtant une relation intime et consentie avec une femme en 2012.

S'adressant aux journalistes présents à bord de l'avion qui le ramenait à Rome après une visite en Grèce, François a estimé que les péchés de chair n'étaient pas aussi graves que d'autres, comme la haine, et que l'archevêque de Paris avait été victime d'une "injustice".

Mgr Aupetit, 70 ans, a nié avoir eu une relation intime avec la femme, dont l'identité n'a pas été dévoilée, tout en reconnaissant que son attitude avait pu paraître ambiguë.

"C'était un manquement au sixième commandement (Tu ne commettras point l'adultère), mais pas total, de petites caresses, un massage administré à sa secrétaire... Voilà de quoi il est accusé", a déclaré François. "C'est un péché mais pas le pire des péchés."

Le pape a jugé que tout homme est pécheur, y compris lui-même. "Il (Mgr Aupetit) a été condamné, mais par qui ? Par l'opinion publique, par les commérages... Il ne pouvait plus exercer sa fonction."

"J'ai accepté la démission d'Aupetit non pas sur l'autel de la vérité, mais sur l'autel de l'hypocrisie", a ajouté François, tout en reconnaissant ne pas connaître tous les détails de cette affaire.

Défenseur de positions strictes sur les sujets de société et de bioéthique, Mgr Michel Aupetit a régulièrement été l'objet de critiques pour sa gouvernance du diocèse de Paris.

(Reportage Philip Pullella, version française Tangi Salaün, édité par Bertrand Boucey et Jean-Michel Bélot)